103e Conférence internationale du Travail

L’OIT fait franchir une étape à la discussion sur l’économie informelle

La Conférence internationale du Travail a effectué un premier bilan d’une réalité qui touche 40 pour cent de la main-d’œuvre mondiale.

Communiqué de presse | 12 juin 2014
GENÈVE – Les délégués à la session 2014 de la Conférence internationale du Travail (CIT) ont conclu que l’économie informelle représentait un défi majeur pour le monde du travail et se sont mis d’accord pour mener une seconde discussion l’an prochain, dans la perspective d’adopter une recommandation.

La première discussion qui s’est déroulée dans le cadre de cette CIT a permis de donner un premier aperçu sur la réalité vaste et complexe du travail informel qui obère gravement les progrès du travail décent dans le monde entier. On estime que 40 pour cent de la main-d’œuvre mondiale travaillent dans l’économie informelle.

Les conclusions adoptées par la Conférence rappellent que l’économie informelle est un enjeu majeur pour les droits des travailleurs, notamment l’accès aux principes et droits fondamentaux au travail, pour la protection sociale, les conditions décentes de travail, mais aussi pour le développement et la primauté du droit.

Elles ont aussi montré que l’économie informelle avait un impact négatif sur le développement d’entreprises durables, la libre concurrence et les recettes publiques.

La CIT a souligné que la plupart des gens entrent dans l’économie informelle non pas par choix mais par manque de débouchés dans l’économie formelle. Certains travailleurs et unités économiques de l’économie informelle peuvent avoir un fort potentiel entrepreneurial si la transition vers l’économie formelle est facilitée.

Les conclusions demandent aussi aux Etats Membres de l’OIT de prendre d’urgence des mesures pour permettre la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle, reconnaissant à la fois la grande diversité de l’économie informelle et les contextes nationaux différents.

Une définition de «l’économie informelle»


La CIT a également indiqué que le terme «économie informelle» faisait référence à «toutes les activités économiques de travailleurs et d’unités économiques qui – dans la législation ou la pratique – ne sont pas couverts ou sont insuffisamment couverts par des dispositions formelles; le travail informel peut s’exercer dans tous les secteurs de l’économie, tant dans les espaces publics que dans les espaces privés».

«Nos efforts pour parvenir à un développement durable et inclusif ne seront jamais couronnés de succès si nous ne progressons pas véritablement sur la voie de la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle», a déclaré Virgil Seafield, président de la commission tripartite qui a rédigé les conclusions et représentant gouvernemental de l’Afrique du Sud.

«Nous devrions poursuivre nos efforts afin de reconnaître les réalités de la vie quotidienne des travailleurs de l’économie informelle, de garantir des conditions de travail sûres et donc la dignité et une meilleure qualité de vie pour tous les travailleurs du monde entier», a déclaré Plamen Dimitrov, vice-président travailleur, venu de Bulgarie.

«Pour les opérateurs de l’économie informelle, la meilleure voie vers la formalisation est l’instauration de mesures visant à améliorer le développement et la viabilité des entreprises. Notre travail témoigne de l’importance du dialogue social pour surmonter les sujets de désaccord», a ajouté Alexander Frimpong, vice-président employeur, venu du Ghana.

La 104e session de la Conférence internationale du Travail se réunira à Genève en mai-juin 2015.

Pour plus d'informations veuillez contacter le Département de la communication à l'adresse newsroom@ilo.org ou +4122/799-7912.