Coopération contre la traite des êtres humains

Une nouvelle initiative d’envergure pour protéger les femmes et les jeunes filles de l’esclavage moderne

L’OIT et le DFID s’associent pour lutter contre la traite des femmes et des filles en Asie du Sud et au Moyen-Orient.

Actualité | 15 juillet 2013


Londres (OIT Info) – Plus de 100 000 filles et femmes d’Asie du Sud devraient bénéficier d’une nouvelle initiative de l’Organisation internationale du Travail et du ministère du Développement international du Royaume-Uni qui a pour ambition de prévenir la traite au sein de la région et à destination du Moyen-Orient.

Le programme Work in Freedom, financé par la coopération britannique, va se concentrer sur le trafic dans les secteurs du travail domestique et de la confection via des filières connues de trafic de main-d’œuvre du Bangladesh, d’Inde et du Népal vers la Jordanie, les Emirats arabes unis, le Liban et l’Inde.

La Directrice du Programme d’action spécial pour combattre le travail forcé, Beate Andrees, a déclaré: «La traite réduit la main-d’œuvre à une marchandise et livre les travailleurs aux pires abus. Work in freedom est une étape majeure pour contribuer à éviter que les femmes et les jeunes filles ne soient trompées et prises au piège de cette situation».

Dans le cadre de ce programme, des dizaines de milliers de femmes vont recevoir une formation: elle a pour but de les aider à éviter la traite et de leur garantir l’accès à un contrat légal et à un salaire décent. Il s’agira aussi de les aider à mieux comprendre leurs droits, à savoir comment s’organiser sur le plan collectif et de leur donner une formation professionnelle leur permettant d’accéder à des emplois décents dans les pays de destination.
Work in freedom est une étape majeure pour contribuer à éviter que les femmes et les jeunes filles ne soient trompées et prises au piège”

Dans le même temps, le programme va mettre fin aux pratiques de recrutement sans scrupules, y compris la facturation de frais de recrutement illégaux et exorbitants. L’OIT estime que l’équivalent de 12 milliards de dollars de revenus annuels est confisqué aux victimes du travail forcé en Asie du Sud et au Moyen-Orient.

La ministre du Développement international du Royaume-Uni, Lynne Featherstone, a déclaré: «Les revenus perçus par les travailleurs migrants à l’étranger et rapatriés chez eux constituent une source vitale de soutien aux familles dans les pays en développement d’une valeur de plusieurs milliards de livres et bien supérieurs au budget de l’aide au développement».

«Mais il est effroyable de constater aujourd’hui – des centaines d’années après l’abolition du commerce des esclaves – que les femmes sont encore victimes de la traite à des fins d’exploitation de main-d’œuvre par millions», a-t-elle ajouté.

“il est effroyable de constater aujourd’hui – des centaines d’années après l’abolition du commerce des esclaves – que les femmes sont encore victimes de la traite à des fins d’exploitation de main-d’œuvre par millions»
Le Centre pour la santé et contre les violences sexistes de l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres (LSHTM) évaluera le programme. Le directeur de la LSHTM, le Professeur Peter Piot, a dit que «étant donné le grand nombre de femmes et de filles qui se mettent en danger pour venir en aide à leurs familles, il est extrêmement urgent de chercher à établir des solutions fiables pour prévenir le trafic d’êtres humains et faire cesser l’extrême exploitation».

Le ministère britannique pour le Développement international, l’OIT et l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres accueillent une conférence de deux jours qui réunit des gouvernements, des institutions régionales et internationales, le secteur privé, des syndicats et des ONG en vue de créer un réseau d’organisations pour combattre la traite des êtres humains.