Réfugiés

Au Liban, les Palestiniens travaillent dans la précarité

Au Liban, les restrictions n’excluent pas les réfugiés palestiniens du marché du travail mais les exposent à des conditions d’exploitation, selon une nouvelle étude de l’OIT et de l’UE.

Actualité | 20 novembre 2012
GENÈVE (OIT Info) – Les réfugiés palestiniens vivant au Liban continuent à trouver du travail en dépit des obstacles juridiques et administratifs, mais ils sont confrontés à des conditions de travail abusives, selon une étude OIT-UE.

Les Palestiniens touchent une rémunération de 20 pour cent inférieure à celle des travailleurs libanais pour accomplir les mêmes tâches. Leur revenu mensuel moyen est au-dessous du salaire minimum libanais de 675 000 livres libanaises (450 dollars).

Comme la plupart des Palestiniens sont peu éduqués et manquent de qualifications, ils gagnent leur vie comme travailleurs temporaires dans des postes mal rémunérés, dans le commerce ou le bâtiment.

Peu de travailleurs parmi eux disposent d’un véritable contrat de travail et presque aucun n’a accès à une couverture santé, aux congés payés ou aux congés maladie. Très peu ont droit à une pension de retraite ou une indemnité de fin de contrat.

La situation est particulièrement difficile pour les femmes palestiniennes qui travaillent. Elles sont habituellement mieux éduquées que leurs homologues masculins mais sont encore sous-représentées dans la main-d’œuvre et perçoivent des salaires modestes.

Pas moins de 280 000 réfugiés palestiniens vivent dans 12 camps de réfugiés et 42 regroupements non officiels à travers le Liban.

Les modifications juridiques n’ont produit aucun effet


En août 2010, le Parlement libanais a modifié la législation sur le travail et la sécurité sociale afin de faciliter la délivrance gratuite de permis de travail aux Palestiniens et de les autoriser à bénéficier d’indemnités de fin de service.

Cependant, moins de 2 pour cent des réfugiés palestiniens ont obtenu un permis de travail depuis 2010. La plupart exercent des activités qui n’exigent pas de permis de travail et beaucoup ignorent encore qu’il existe des procédures permettant de régulariser leur statut.

Qui plus est, la loi libanaise interdit toujours aux Palestiniens de pratiquer certaines professions réservées et exigent d’eux le paiement de surcotisations pour leur retraite. Des obstacles pratiques persistent aussi qui les empêchent d’obtenir un permis de travail.

L’étude relative aux Palestiniens vivant dans des camps et regroupements de réfugiés au Liban a été financée par l’Union européenne, dans le cadre du projet OIT-UE «Améliorer l’accès à l’emploi et à la protection sociale des réfugiés palestiniens au Liban».

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