Situation mondiale de l’emploi

L’OIT appelle le G20 à tenir ses promesses de lutte contre la crise

Le Directeur général de l’OIT rappelle aux pays du G20 qu'ils doivent tenir leurs engagements en prenant d’urgence de nouvelles mesures face à une conjoncture économique mondiale qui se détériore.

Actualité | 11 octobre 2012
Guy Ryder
Guy Ryder, Directeur général de l'OIT
GENEVE (OIT Info) – Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a appelé les pays du G20 à tenir leur promesse d’agir d’urgence si la crise économique mondiale s’amplifiait.

Cette année,au sommet de Los Cabos au Mexique, neuf nations – Allemagne, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée, Etats-Unis et Russie – avaient déclaré se tenir prêtes à coordonner et mettre en œuvre de nouvelles mesures si la situation économique mondiale venait à se détériorer.

«Il apparaît maintenant très clairement, a dit M. Ryder, que cette aggravation est en cours et que des mesures supplémentaires doivent être adoptées immédiatement. Les pays qui ont manifesté leur volonté de prendre part à cet effort coordonné représentent la moitié de la production mondiale et pourraient donc agir fortement sur la situation mondiale», a indiqué M. Ryder.
Les chiffres de l'emploi
  • Nombre de chômeurs estimés en 2012: 200 million
  • Le chômage mondial touche toujours 30 millions de personnes de plus qu’avant le début de la crise en 2008
  • Outre les chômeurs, près de 40 million de personnes ont abandonné la recherche d'un travail depuis 2008
  • En 2013 le nombre de chômeurs pourrait atteindre 207 million


De nouveaux chiffres de l’OIT, basés sur la révision à la baisse annoncée cette semaine par le Fonds monétaire international (FMI) de la croissance économique mondiale, indiquent que le nombre de chômeurs devrait s’accroître de 7 millions en 2013, s’ajoutant aux 200 millions de personnes déjà sans emploi dans le monde. Cela signifie une augmentation de trois millions par rapport à la dernière estimation de l’OIT qui prévoyait une hausse de quatre millions en 2013.

La voie à suivre

Le dirigeant de l’OIT a déclaré par ailleurs que le dernier rapport du FMI sur les Perspectives de l’économie mondiale reconnaissait que de nombreux gouvernements qui avaient choisi la voie des mesures d’austérité en avaient sous-estimé les effets négatifs.

«Les dégâts occasionnés à l’économie par les mesures d’austérité ont été plus profonds qu’on ne l’avait envisagé», a-t-il constaté.

Le chômage mondial touche toujours 30 millions de personnes de plus qu’avant le début de la crise en 2008 et outre ces chômeurs près de 40 millions de personnes supplémentaires ont quitté le marché du travail depuis lors.

Le FMI estime aussi que les bienfaits des mesures pour stimuler l’économie qui avaient été prises depuis le début de la crise ont été deux ou trois fois plus élevés que ce qui avait été anticipé.

Une réduction plus graduelle de la dette combinée à des taux d’intérêts plus bas aurait des effets multiplicateurs importants. «Et si les pays suivent cette voie en même temps, nous pourrions mettre l’économie mondiale sur le chemin d’une reprise durable et de la croissance », a ajouté M. Ryder.

De nouvelles initiatives, a-t-il souligné, devraient être axées sur quatre domaines principaux: soutien aux investissements dans les infrastructures, amélioration de l’accès au crédit bancaire pour les petites et moyennes entreprises, extension de la couverture de protection sociale et investissement dans les emplois destinés aux jeunes.

Le dirigeant de l’OIT a conclu en expliquant qu’une action coordonnée de la part des principales économies mondiales peut et doit empêcher d’en arriver à ce qu’il a qualifié de sables mouvants politique, économique et social.