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Comment les vers et l’or contribuent à améliorer les moyens d’existence dans les régions rurales du Zimbabwe

Au Zimbabwe, des milliers de personnes devraient bénéficier d’un projet destiné à créer des emplois et à améliorer les moyens de subsistance des femmes et des jeunes appartenant aux communautés rurales pauvres. Le projet est axé sur le secteur de la production alimentaire et sur le traitement du minerai d’or.

Reportage | 27 octobre 2017
© Siobhan Jordan / Caritas Australia
HAUNA, Zimbabwe (OIT Infos) – Importante source de protéines dans les campagnes du Zimbabwe et mets apprécié dans les villes, la chenille communément appelée ver mopane est aussi une source de revenus pour certaines des régions les plus déshéritées du Zimbabwe.

Mais la transformation de ces insectes comestibles – presque aussi longs qu’un doigt d’adulte — est un processus lent et minutieux qui implique de les presser à la main pour les éviscérer.

Le secteur des vers mopane est l’un des domaines qui va bénéficier d’un nouveau projet triennal mis en œuvre par l’OIT, en collaboration avec le ministère de la Jeunesse, de l’Indigénisation et de l’Autonomisation et avec le ministère de la Condition féminine, de la Parité du Développement communautaire. Le projet, financé par la Banque africaine de développement, sera aussi orienté vers l’horticulture, l’apiculture et le broyage artisanal du minerai d’or.

Ce Projet d’autonomisation des jeunes et des femmes (YWEP en anglais) a pour but d’améliorer les revenus et de créer des emplois dans zones rurales pauvres du Zimbabwe. Quelque 5 000 femmes et jeunes – jusqu’à 35 ans – en seront les bénéficiaires directs et l’ensemble des 650 000 habitants des cinq districts concernés en bénéficieront indirectement.

Le projet devrait permettre de créer de nouveaux emplois et d’accroître la valeur marchande des produits horticoles, des vers mopane et du miel, grâce à l’installation de petites unités de production dans les centres de formation professionnelle présents dans ces districts. En outre, environ 200 petites et moyennes entreprises appartenant aux chaînes de valeur des produits alimentaires concernés devraient ainsi accéder à des services d’aide au développement des entreprises, à des technologies appropriées, et disposer d’un accès facilité au crédit et aux marchés.

Le projet va aussi mettre en place une usine de broyage artisanal du minerai d’or qui sera gérée et utilisée par les femmes. A l’heure actuelle, les mineurs à grande échelle captent l’essentiel des profits quand ils transforment l’or extrait artisanalement par les femmes mineurs et ne leur laissent qu’une petite fraction des gains obtenus.

Weldone Mupita, qui cultive une parcelle horticole dans le cadre du dispositif d’irrigation de Mupangwa, dans la vallée fertile d’Honde à l’Est du Zimbabwe, ne touche que 20 cents de dollar, voire moins, pour un kilo de bananes. «Actuellement, nous acceptons n’importe quel prix parce que les bananes sont périssables. Mieux vaut empocher 20 cents que de gaspiller ma sueur en vain.»

En plus des usines de transformation alimentaire qui vont bénéficier au secteur horticole et aux apiculteurs, le projet doit aider les planteurs de bananes à accéder aux marchés, y compris celui de l’Union européenne, et à augmenter leurs revenus grâce à l’emballage des produits et à la vente directe aux acheteurs afin d’éviter les intermédiaires.