Convertir les restes de fruits en un commerce rentable

En Indonésie, les coopératives jouent un rôle important et contribuent à stimuler la croissance, réduire la pauvreté et promouvoir la cohésion sociale. Alors que le monde célèbre la Journée internationale des coopératives, Gita Lingga nous envoie un reportage sur la réussite d’un projet mené par des femmes rurales dans l’archipel des Moluques.

Article | 5 juillet 2012
DJAKARTA (OIT Info) – Dans la petite communauté à bas revenus de Toisapu, dans l’archipel des Moluques, la noix de muscade était considérée comme un fruit sans intérêt. Les villageois n’utilisaient que la graine et la fibre de muscade et jetaient la coque externe ou le fruit lui-même.

Tout a changé en 2010, quand la «Coopérative des femmes de Sejuk» a émis l’idée d’utiliser le reste du fruit pour produire du jus.

A l’origine, la coopérative produisait environ 40 à 50 bouteilles par mois. Aujourd’hui, la production atteint 2400 bouteilles par mois et continue d’augmenter.

De ce fait, les femmes participant au projet disposent maintenant d’un revenu supérieur et de meilleures conditions de vie. Les effectifs ont également grossi, passant de 15 à 25 membres.

La 18e Journée internationale des coopératives des Nations Unies est célébrée le 7 juillet sur le thème «Les coopératives, des entreprises pour un monde meilleur». L’année 2012 a aussi été déclarée Année internationale des coopératives.
Aujourd’hui, la coopérative expédie des jus dans tout le pays, y compris la capitale Djakarta, et jusqu’à des destinations aussi lointaines que les Pays-Bas.

L’objectif est de poursuivre son développement.

«Nous avons maintenant pour projet de constituer une coopérative polyvalente afin de lancer un mécanisme d’épargne et de crédit et de vendre d’autres produits comme des produits d’usage courant», a déclaré Genova Mercilyn Maliombo, secrétaire de la coopérative.

La coopérative prévoit aussi d’intégrer un programme de sécurité sociale afin d’offrir une meilleure protection à ses membres.

«Ce n’est pas seulement une question de protection. Cela permettra aussi à la coopérative de réaliser de nouveaux investissements en recourant aux mécanismes de crédit, surtout quand nous souhaitons étendre nos activités commerciales à la production de pain, d’accessoires et à la pêche en eau douce», a expliqué Genova.

La renaissance des coopératives


La création de coopératives de femmes fait partie du projet conjoint OIT-ONUDI Pelagandong qui couvre 21 villages pauvres des trois districts sélectionnés (Ambon, Seram ouest et Moluques centrales).

Le projet a pour ambition de promouvoir la paix et de lutter contre la pauvreté en réduisant la vulnérabilité, en favorisant le développement économique local et l’amélioration des moyens de subsistance parmi une sélection de bénéficiaires qui ont été affectés par des problèmes de sécurité.

Ces initiatives sont conformes au but et au programme du gouvernement pour revitaliser et améliorer le mouvement coopératif. Les petites structures commerciales conjointes jouent un rôle essentiel pour dynamiser la croissance économique qui, à son tour, va faire reculer la pauvreté et créer davantage d’ emplois.

L’Indonésie a connu une renaissance des coopératives, ce qui a contribué à la croissance économique tout en favorisant l’inclusion sociale, la réduction de la pauvreté et le développement durable.»
Simel Esim, Département des Coopératives de l’OIT
Selon les dernières statistiques de 2012, on compte plus de 192 000 coopératives en Indonésie pour un total de 33,6 millions de membres, soit 14,1 pour cent de la population totale. La plupart des coopératives (environ 70 pour cent) se situent en zone rurale.

«L’Indonésie est un bon exemple: ce pays a connu une renaissance des coopératives, ce qui a contribué à la croissance économique tout en favorisant l’inclusion sociale, la réduction de la pauvreté et le développement durable», déclare Simel Esim, Chef du Département des Coopératives de l’OIT à Genève.

Gita Lingga est chargée de communication au bureau de l’OIT à Djakarta.