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Inde : mettre fin à la stigmatisation associée au VIH/sida pour les travailleurs du bâtiment

En Inde, le bâtiment, un des secteurs dont la croissance est la plus rapide, embauche un grand nombre de travailleurs migrants venant de l’ensemble du pays. Ne connaissant que fort peu de choses sur le VIH, culturellement et socialement isolés dans les grandes villes indiennes, les travailleurs migrants sont particulièrement vulnérables à l’infection par le VIH. Les travailleurs du secteur informel, y compris les travailleurs migrants, représentent 93 pour cent de la main d’œuvre de l’Inde, qui compte plus de 400 millions de personnes. La lutte contre les discriminations dont sont victimes les travailleurs porteurs du VIH et la prévention du VIH sont devenues des priorités nationales, avec l’adoption d’une politique nationale sur le VIH/sida et le monde du travail (en anglais).

Date de parution: 17 juin 2010 | Taille/durée: 00:03:14 (11.13 MB)

Transcription :

Khursheed Alam Baig est un travailleur du bâtiment. Pour faire vivre sa famille, il a émigré vers les gratte-ciels de la ville indienne de Mumbai.

Khursheed Alam Baig, travailleur du bâtiment

Tout allait bien dans ma vie, quand tout à coup, je suis tombé malade… Tous mes rêves se sont écroulés. Même ma famille m’a regardé avec mépris.

Khursheed Alam Baig fait partie des 3,5 pour cent des travailleurs migrants séropositifs en Inde. Ils ne sont pas seulement stigmatisés chez eux, mais aussi sur leur lieu de travail.

Les travailleurs migrants sont particulièrement vulnérables à l’infection par le VIH. La plupart n’ont jamais entendu parler de cette maladie. Beaucoup sont venus seuls dans les grandes villes, ils sont isolés culturellement et socialement, et le sexe commercial est facilement accessible.

En 2001, l’Organisation internationale du Travail a commencé à travailler avec le gouvernement, les syndicats et les employeurs dans l’ensemble de l’Inde pour aborder la question du VIH/sida sur le lieu de travail. Ces efforts ont contribué à l’adoption d’une politique nationale de lutte contre le VIH/sida sur le lieu de travail.

Sanjay Kumar Srivastava, secrétaire adjoint, Ministère du travail et de l’emploi de l’Inde

Avec l’OIT et notre organisation nationale de lutte contre le Sida, appelée NACO, c’est la première fois que le gouvernement de l’Inde et le ministère du travail élaborent une politique nationale sur le lieu de travail.

Khursheed est retourné sur son chantier, avec une nouvelle mission. Avec d’autres travailleurs séropositifs, il a reçu une formation du syndicat de l’état pour diffuser les informations sur le VIH aux travailleurs et les sensibiliser.

Le savoir est une première étape pour mettre fin à la peur et à la stigmatisation des séropositifs. Il est également essentiel pour empêcher la propagation de la maladie.

Khursheed explique comment se protéger avec des préservatifs accessibles gratuitement au syndicat.

(Khursheed Alam Baig en train de parler à un groupe de travailleurs du bâtiment)

On prend un parapluie quand il pleut, on peut utiliser un préservatif pour se protéger du VIH, c’est pareil.

Le syndicat a également obtenu le soutien des constructeurs et des sous-traitants pour mettre en place des camps sanitaires où les travailleurs du bâtiment peuvent obtenir un traitement et se faire dépister de façon confidentielle.

Mahatre, sous-traitant du bâtiment

Je suis content que les travailleurs fassent maintenant attention à leur santé. Si les autres constructeurs le font aussi, la situation des travailleurs s’améliorera.

Avec l’amélioration de l’accès à un traitement de qualité contre le VIH, les gens comme Khursheed peuvent continuer à gagner leur vie de façon productive.

Khursheed Alam Baig

Quand j’ai commencé mon traitement, j’ai retrouvé la santé. Je suis maintenant capable de travailler et de vivre comme avant.

Le diagnostic de la séropositivité n’est pas la fin du voyage. Mais il y a encore beaucoup à faire pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination, et donner des droits aux travailleurs séropositifs.

En Inde, cette réalité est maintenant reconnue avec l’adoption de la politique nationale de lutte contre le VIH/sida sur le lieu de travail.