KAMAIYAS AU NEPAL

Date de parution: 20 décembre 2005 |

Le travail forcé est un problème qui frappe même l'Asie du Sud, selon un nouveau rapport de l'Organisation internationale du travail. Mais le Gouvernement du Népal a récemment libéré ceux qui avaient été piégés dans ce que l'on a coutume d'appeler le système kamaiya. Le service télévisuel de l'OIT témoigne.

Des camps de fortune comme celui-ci, la partie occidentale du Népal en fourmille. Loin d'être synonymes d'une perte de foyer, ils constituent au contraire pour la plupart des personnes qui y vivent le premier foyer qu'elles aient jamais eu depuis leur naissance. Ces gens sont d'anciens Kamaiyas, des travailleurs agricoles qui furent achetés et piégés avec leurs familles dans une vie de servitude perpétuelle. Il y a un an, un décret gouvernemental les a libérés.

Patrick Daru, OIT Phaku Tharu

Un nouveau rapport de l'Organisation internationale du travail, l'OIT, indique que le travail servile est un problème majeur, en particulier dans le Sud de l'Asie. Mais certains pays, comme l'Inde, le Pakistan et le Népal, sont en train de prendre des mesures fermes afin de mettre un terme à ces pratiques.

"Vous pouvez considérer le système kamaiya comme une prison. Tout était fait par le propriétaire terrien pour maintenir chacun dans cette prison, en les ayant en prison, vous pouviez ainsi faire tout ce que vous vouliez et les exploiter à votre gré".

"Vous pouvez considérer le système kamaiya comme une prison. Tout était fait par le propriétaire terrien pour maintenir chacun dans cette prison, en les ayant en prison, vous pouviez ainsi faire tout ce que vous vouliez et les exploiter à votre gré".

Certains ont réussi à échapper au système avant même qu'il ne soit déclaré hors-la-loi. Pour ces femmes, un programme de micro-crédit parrainé par l'OIT a été le ticket pour une nouvelle vie.

Nous ne voulions pas rester. Mais si nous partions, nous ne savions où aller et si nous restions, nous serions à nouveau asservies, alors nous avons réfléchi encore et encore puis avons entendu parler de ce système de crédit alors nous avons emprunté 5.000 roupies népalaises pour ouvrir une échoppe et avons cessé d’être des kamayas.

Nous ne voulions pas rester. Mais si nous partions, nous ne savions où aller et si nous restions, nous serions à nouveau asservies, alors nous avons réfléchi encore et encore puis avons entendu parler de ce système de crédit alors nous avons emprunté 5.000 roupies népalaises pour ouvrir une échoppe et avons cessé d’être des kamayas.

Mais il n'est pas aussi facile pour tout le monde d'accepter ainsi la liberté. Phaku Tharu et sa famille ont été achetés sur un marché par un propriétaire terrien. Jusqu'à ce que ses collègues kamaiyas l'aident à défier le propriétaire, il n'ira nulle part B pas tant qu'il n'a pas payé la dette qu'il croit encore devoir.

Moi aussi, j'avais prévu de partir. Puis j'y ai réfléchi à deux fois et le propriétaire a dit que si on partait, on devait payer sa dette. Si vous partez, vous devez rembourser, a-t-il dit. Alors c'est pour ça que j'ai dû rester.

Moi aussi, j'avais prévu de partir. Puis j'y ai réfléchi à deux fois et le propriétaire a dit que si on partait, on devait payer sa dette. Si vous partez, vous devez rembourser, a-t-il dit. Alors c'est pour ça que j'ai dû rester.

Ils sont nombreux à attendre encore de pouvoir commencer une vie de liberté. Mais pour des hommes comme Phaku Tharu, il existe au moins une pointe d'espoir.