TRAVAIL FORCÉ AU BRÉSIL
Le travail forcé est en augmentation dans le monde. Et selon un récent rapport de l'Organisation internationale du travail, il prend de nouvelles formes, plus insidieuses. Il n'en demeure pas moins que certains gouvernements, en coopération avec les églises et les groupes civils, ont commencé à prendre le problème à bras le corps et enregistrent à cet égard des résultats plutôt encourageants, comme en témoigne ce reportage des informations télévisuelles de l'OIT.
L'état désastreux de la route n'est qu'un premier avertissement des conditions de vie et de travail déplorables que cette unité de secours du Ministère du travail brésilien va bientôt découvrir. Cette vidéo amateur montre la découverte, par des inspecteurs du travail brésiliens, d'esclaves des temps modernes. Reclus dans un campement de fortune, dans une région reculée du pays, ces travailleurs se trouvent face à un réseau bien organisé d'entrepreneurs et d'intermédiaires cruels et brutaux qui ne reculeront devant rien pour les empêcher de s'enfuir. Ils ont été amenés jusqu'ici pour raser la forêt afin que des aménagements puissent y être opérés. Les fonctionnaires de l'équipe de secours du Ministère disent aux travailleurs qu'ils sont libres de partir. Ces inspections sont les preuves d'un cycle sans fin d'esclavage pour dettes par lequel les travailleurs signent avec une simple empreinte digitale leur renonciation à tout salaire et à la liberté. Marinalva a été témoin de tout cela.
Marinalva Cardoso
Les conditions de travail sont inhumaines. Ce sont des conditions que peu d'animaux pourraient supporter, alors encore moins un être humain.
Brasilia est le centre opérationnel de cette unité mobile spéciale du Ministère du travail. C'est ici que sont coordonnés les mouvements des équipes régionales pendant qu'une ligne téléphonique spéciale les renseigne sur les lieux-cibles qui pourraient éventuellement faire l'objet d'une enquête. Près de deux cents travailleurs ont été ainsi libérés. Une véritablecampagne médiatique atteste incontestablement de la volonté politique de s'attaquer au problème du travail forcé et de promouvoir la prise de conscience du public face à ce problème, comme l'explique Claudio Secchin.
Claudio Secchin
Notre travail consiste à accroître la prise de conscience de la société, que ce soit au niveau du travailleur à titre individuel ou au niveau du peuple dans son ensemble et des institutions qui sont censées appliquer la loi.
Un nouveau rapport de l'OIT sur le travail forcé met l'accent sur les mesures prises par le Gouvernement brésilien ainsi que par les groupes civils et religieux pour faire reconnaître l'existence du travail forcé et le combattre. En 1996, une équipe de télévision de l'OIT a témoigné du travail effectué par la Commission des terres pastorales afin de venir en aide aux travailleurs du charbon dans le Matto Grosso. La vague de protestation que cela a déclenchée dans le monde a entraîné la création de l'unité mobile spéciale du Brésil. D'après Anne Trebilcock, de l'OIT, la prise de conscience est essentielle pour l'action.
Anne Trebilcock, experte de l'OIT sur le travail forcé
Le travail forcé n'est pas une relique du passé. Il est autour de nous, sous diverses formes, travers le monde entier et des mesures doivent absolument être prises pour l'éradiquer.
Dégager une véritable volonté politique et accroître la prise de conscience du public afin que cesse le travail forcé, pour ces travailleurs et d'autres à travers le monde.