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La technologie et l’avenir du travail

Aujourd’hui, le monde du travail s’inquiète particulièrement de la disparition des emplois. La Professeure Jayati Ghosh, du Centre d’études économiques et de planification de l’Ecole des sciences sociales, à l’université Jawaharlal Nehru de New Dehli, explique de quelle manière l’évolution des technologies affecte l’emploi, et ce que devraient faire les gouvernements d’Asie pour atténuer cet impact.

Date de parution: 28 avril 2016 |

Deux types de changement technologique: productif et néfaste

Partout aujourd’hui, on se demande comment les technologies vont transformer le travail – et le réduire de manière drastique. De l’impression en 3D aux robots qui vont accomplir non seulement des tâches élémentaires mais aussi des activités plus qualifiées comme la comptabilité, la crainte est que le travail humain soit de plus en plus confié aux machines et qu’il n’y ait tout simplement plus suffisamment d’emplois pour toutes les personnes qui ont besoin de travailler.


L’économie du soin

Il ne sert pas à grand chose de lutter contre cette avancée technologique. En fait, elle se substitue au travail pénible et répétitif, ou facilite l’exécution de certaines tâches. Nous devrions nous en réjouir. Toutefois, le surcroît de bénéfices généré par ces activités plus productives devrait être transféré afin d’accroître la demande pour des activités à haute intensité d’emploi qui permettent d’améliorer la qualité de la vie en société.


Répercussions sur l’avenir du travail des femmes en Asie

Depuis 1995, les progrès en matière d’égalité entre femmes et hommes au travail ont été marginaux. Les femmes sont toujours davantage touchées par le chômage et ont plus de mal à accéder à la vie active. Elles sont cantonnées aux secteurs où les emplois sont de mauvaise qualité, ont moins accès à la protection sociale et gagent, en moyenne, 23 pour cent de moins que les hommes.




Jayati Ghosh est professeure d’économie au Centre d’études économiques et de planification, à l’Université Jawaharlal Nehru de New Delhi. Elle est titulaire d’un doctorat en économie de l’université de Cambridge en Angleterre. Elle a rédigé et/ou publié plusieurs ouvrages et articles universitaires. Parmi ses derniers ouvrages, un volume sur L’Inde et l’économie internationale (presses universitaires d’Oxford 2015), et un sur L’Industrialisation de la Chine et de l’Inde: impact sur l’économie mondiale (volume coédité avec Nobuharu Yokokawa et Robert E. Rowthorn, Routledge 2013). En 2010, à Genève, elle s’est vue décerner par l’OIT le Prix pour la recherche sur le travail décent. Elle est aussi la Secrétaire générale de l’Association des économistes du développement international (IDEAS).