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En route pour l’emploi et les moyens de subsistance au Timor-Leste

Les populations du Timor-Leste souffrent du manque d’accès aux écoles, aux marchés et aux hôpitaux, notamment pendant la pandémie de COVID-19. Une initiative de l’OIT visant à la réfection des routes rurales contribue à briser leur isolement, à offrir des emplois et à améliorer les moyens de subsistance.

Reportage | 2 novembre 2020
Adelina da Silva
TIMOR-LESTE (OIT Infos) – Adelina da Silva et Francisca Mendonça se retrouvent tôt le matin avec leurs collègues pour commencer leur service. Elles passeront la journée à entretenir la route sinueuse qui relie Liurai, leur village dans les montagnes du Timor-Leste, à la capitale, Dili.

Il s’agit de leur premier emploi rémunéré officiel. Auparavant, Mme Da Silva aidait aux tâches ménagères et Mme Mendonça, mère de 12 enfants, s’occupait de sa famille et aidait son mari sur l’exploitation agricole familiale.

Ensemble, elles entretiennent la route en nettoyant les fossés, en comblant les nids-de-poule et en coupant l’herbe en bordure.

«Nous sommes fières de ce travail», disent-elles.

 
La réfection des routes est soutenue par l’OIT dans le cadre du programme «Des routes pour le développement» (R4D) du gouvernement timorais, financé par le gouvernement australien.
Donnant accès aux marchés et aux services, les routes sont un lien vital pour les populations isolées. Dans le cadre d’une approche axée sur la main-d’œuvre, ce programme offre des possibilités d’emploi aux populations des zones rurales, y compris aux personnes handicapées, aux femmes et aux jeunes.

Mme Mendonça se souvient que sa famille devait marcher pendant plus de deux heures pour transporter les produits de la ferme au marché, où ils les vendaient pour environ 20 dollars.

«Aujourd’hui, il ne nous faut plus que 30 minutes en transports en commun pour vendre nos produits sur le marché. En plus, nous transportons beaucoup plus de produits, jusqu’à une valeur de cent dollars», dit-elle.

Francisca Mendonça et sa famille
La réfection des routes a également permis d’améliorer les services de santé communautaires, qui sont plus importants que jamais dans le contexte du COVID-19. Une fois par mois, Mme Mendonça se porte volontaire pour promouvoir les services de soins de santé primaires de base auprès de la population et des ménages.

Adelina da Silva se souvient aussi du mal que la population avait à accéder aux écoles et aux hôpitaux. «Pendant tant d’années, nous avons été isolés, mais aujourd’hui l’ambulance peut facilement atteindre ceux qui ont besoin de soins», dit-elle.

L’entretien de ce tronçon de 10,4 kilomètres est effectué trois fois par semaine et assure aux travailleurs un revenu mensuel de 60 dollars.

«J’utilise une partie de l’argent pour aider mes frères et sœurs, en payant leurs uniformes et leurs manuels scolaires», explique Mme da Silva. Mme Mendonça ajoute que cet argent supplémentaire l’a aidée à financer la scolarité de certains de ses plus jeunes enfants.

En raison de la pandémie de COVID-19, les travaux d’entretien ont été interrompus pendant trois mois au début de l’année. Pendant cette fermeture temporaire, les travailleurs sont retournés à l’agriculture. Aujourd’hui, ils ont repris le travail et suivent les protocoles sanitaires en portant un masque, en gardant une distance physique et en se lavant les mains régulièrement.

Outre les revenus qu’elle en tire, Mme da Silva apprécie beaucoup son expérience professionnelle. «J’ai appris à travailler en équipe. Ce travail m’a également donné la confiance nécessaire pour trouver un autre emploi. Après la pandémie, je vais postuler pour un emploi saisonnier de cueillette de fruits en Australie. Je veux continuer d’aider mes frères et sœurs dans leurs études, jusqu’à l’université, pour les voir réussir.»

Augustus Asare, ingénieur en chef conseiller pour le programme R4D, voit également les avantages très concrets de l’initiative. «La réfection et l’entretien des routes rurales améliorent considérablement la qualité de vie des populations rurales. Cette initiative repose sur des approches axées sur les ressources locales et la communauté, ce qui crée des revenus pour les entrepreneurs timorais et pour les membres des communautés qui travaillent sur les projets R4D», dit-il.

Principal programme consacré aux routes rurales au Timor-Leste, R4D soutient le développement de ce secteur depuis 2012. Ce projet est mis en œuvre par la direction nationale des routes, des ponts et de la lutte contre les inondations (DRBFC), par l’intermédiaire du ministère des travaux publics, avec l’assistance technique de l’OIT; il est financé par le ministère des affaires étrangères et du commerce du gouvernement australien.

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Gita Lingga
Chargée de la communication
Organisation internationale du Travail
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