National Legislation on Labour and Social Rights
Global database on occupational safety and health legislation
Employment protection legislation database
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Répétition Article 3, paragraphe 1, de la convention. Inspection du travail et travail des enfants. La commission prend note de l’information fournie par le gouvernement et par la Confédération des syndicats turcs (TURK-IŞ) sur les inspections effectuées dans le cadre du projet de lutte contre le travail des enfants, exécuté en collaboration avec les partenaires sociaux – la Confédération turque des associations d’employeurs (TİSK) et la TURK-IŞ – en sus des inspecteurs du travail régionaux. La commission note également que le rapport du gouvernement fait état de la signature d’un protocole de coopération le 13 janvier 2011 portant obligation d’un échange d’informations entre le Conseil de l’inspection du travail et la Direction de l’éducation nationale pour les provinces. La commission saurait gré au gouvernement de continuer de fournir des informations sur les activités menées par l’inspection du travail dans ce domaine et sur l’application pratique et les effets du protocole de coopération. Article 7, paragraphe 3. Formation des inspecteurs du travail. La commission prend note de l’information communiquée par le gouvernement dans sa réponse à ses précédents commentaires sur la préparation d’une «directive sur la formation interne» du Conseil de l’inspection du travail qui est entrée en vigueur en novembre 2009, ainsi que sur le nombre de participants et de jours de travail consacrés à la formation en 2010. La commission prie le gouvernement de lui faire parvenir une copie de la directive sur la formation de même que des informations sur les différents sujets couverts par les séminaires de formation.Article 28. Législation. Suite à son observation, la commission prend note des précisions apportées par le gouvernement quant aux instruments législatifs constituant le fondement du système de l’inspection du travail en Turquie. La commission demande au gouvernement de faire parvenir au Bureau copie de la directive sur l’inspection du travail annexée à la circulaire no 2006/9 du ministère et de la «directive sur les inspections spéciales».
Répétition La commission prend note des commentaires de la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-İŞ) en date du 17 mai 2011, reçus avec le rapport du gouvernement le 8 novembre 2011. Articles 2, 3, paragraphes 1 et 2, 10, 11 et 16 de la convention. Activités de l’inspection du travail dans le secteur informel. 1. La commission note que les brèves informations fournies par le gouvernement ne comprennent pas les données demandées précédemment par la commission quant au contenu et aux résultats du Plan d’action pour la stratégie de lutte contre l’économie informelle, ni le texte de l’article 59 de la loi sur les assurances sociales et l’assurance santé générale, qui prescrit aux agents de l’inspection de déterminer si les salariés sont assurés ou non et de remettre à l’institution de sécurité sociale, dans un délai maximum d’un mois, le nom, le numéro d’identité et le montant du salaire des personnes qui sont employées sans assurance. De plus, aucune donnée n’est fournie sur le nombre des établissements non enregistrés et des travailleurs non assurés, comme cela avait été précédemment demandé. La commission prie de nouveau le gouvernement de fournir une copie de la loi sur les assurances sociales et l’assurance générale, telle qu’amendée, ainsi que des informations sur le contenu et les résultats du Plan d’action pour la stratégie de lutte contre l’économie informelle. Elle lui demande également de fournir des statistiques actualisées sur le nombre des cas notifiés aux institutions de sécurité sociale et sur le type de suivi donné par les inspecteurs de travail et les institutions de sécurité sociale, y compris toute mesure d’incitation positive visant à assurer la régularisation des travailleurs non déclarés.2. La commission note que, d’après les brèves données communiquées par le gouvernement, en dépit de l’existence du Plan d’action pour la stratégie de lutte contre l’économie informelle, le nombre total des inspections est passé de 56 095 en 2009 à 46 969 en 2010, et la diminution la plus importante concerne les inspections sociales (passées de 36 386 en 2009 à 29 685 en 2010). Elle note également que, d’après la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-İŞ), les inspecteurs du travail interviennent généralement après le dépôt d’une plainte. La commission prie le gouvernement d’identifier la raison de la diminution des inspections et de la proportion des inspections effectuées suite à des plaintes par rapport au nombre total de visites.La commission note en outre que, d’après le rapport du gouvernement, une nouvelle méthode d’inspection a été adoptée en 2010-11; elle consiste à planifier les inspections en fonction du risque, du secteur ou de la zone, et elle est basée sur la négociation des priorités d’inspection avec d’autres organismes publics, les partenaires sociaux et les groupes d’intérêt professionnels concernés. La commission prie le gouvernement de décrire les effets de la nouvelle méthode d’inspection sur la planification des visites d’inspection du travail ciblées, d’expliquer comment la négociation des priorités d’inspection fonctionne dans la pratique, de donner la liste de ces priorités, d’indiquer quels sont les organismes impliqués dans les négociations et de communiquer les textes juridiques pertinents.3. La commission note que la loi no 6111 porte création de 1 000 nouveaux postes d’inspecteurs du travail qui sont en train d’être pourvus. De plus, le nombre actuel des inspecteurs du travail était de 840 au moment de l’établissement du rapport, avec 137 inspecteurs supplémentaires en cours de formation et 32 devant être nommés en 2011. Selon la TÜRK-İŞ, bien que cette augmentation constitue un développement positif, il est indispensable d’accroître encore le nombre d’inspecteurs du travail pour lutter efficacement contre l’emploi clandestin. La commission prie le gouvernement d’indiquer quels ont été les progrès accomplis dans la nomination d’inspecteurs du travail adjoints afin de pourvoir les postes nouvellement créés, et d’indiquer les nombres actuels des inspecteurs du travail et des inspecteurs du travail principaux, ventilés par province.4. La commission note également que le gouvernement n’a fait aucune observation sur les précédents commentaires de la Confédération turque des associations d’employeurs (TİSK) qui critiquait l’extension des pouvoirs des inspecteurs du travail à l’égard de la vérification des relations de travail dans le cadre de la sous-traitance et de l’autorisation des relations de travail de courte durée en raison de la crise économique générale. La commission prie le gouvernement de transmettre des données sur les activités de l’inspection du travail en ce qui concerne la sous-traitance et l’emploi de courte durée, et d’indiquer les résultats obtenus en matière de lutte contre la collusion et de protection des droits des travailleurs dans ce contexte.Articles 3, paragraphe 1 b), 5 b), 13, 14, 16, 17 et 18. Activités de prévention et de contrôle du respect des dispositions légales dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail. La commission prend note de l’information fournie par le gouvernement en réponse à une observation de la TİSK concernant l’équilibre entre les mesures proactives et les sanctions. Le gouvernement indique que l’amélioration des niveaux d’information et de sensibilisation des employeurs et des travailleurs est l’une de ses priorités et qu’au total 10 534 représentants des travailleurs, des employeurs et des partenaires sociaux ont été formés dans le cadre de séminaires, de symposiums et de réunions d’information, ainsi qu’avec des manuels préparés à leur intention sur plusieurs sujets relevant du domaine de la sécurité et de la santé au travail ainsi que des conditions de travail générales. L’inspection du travail a également lancé des campagnes ciblées pour un meilleur respect de la législation sur l’emploi dans le secteur de la fabrication de vêtements, dans celui du tourisme, celui des soins de santé et celui du commerce de détail. La commission prend note de cette information.La commission prend également note de l’information communiquée par la TÜRK-İŞ, selon laquelle le nombre des accidents du travail et des maladies professionnelles mortels, signalés aux institutions de sécurité sociale, a augmenté de 35 pour cent, passant de 866 en 2008 à 1 171 en 2009, et le nombre total des accidents mortels dans l’industrie a probablement été nettement plus élevé. La TÜRK-İŞ suggère que, en raison de la mondialisation, la sécurité et la santé au travail est l’un des premiers domaines dans lesquels les employeurs opèrent des coupes, d’où des accidents de grande ampleur dans l’industrie dans plusieurs provinces ces deux dernières années. Le gouvernement se réfère aux diverses campagnes d’inspection et activités de formation menées en 2009 et 2010, qui étaient plus particulièrement ciblées sur l’amélioration de la sécurité et de la santé au travail dans le secteur de la construction, et dans le secteur minier, et en relation avec les explosifs. La commission prie le gouvernement d’indiquer si la nouvelle approche en matière d’inspection, mentionnée précédemment, a facilité l’identification des secteurs à haut risque et la planification des visites débouchant sur des activités de prévention et de contrôle du respect de la législation par l’inspection du travail. Elle prie le gouvernement de lui transmettre des données sur le nombre des visites, les mesures de prévention ordonnées telles que les injonctions avec effet immédiat en cas de danger imminent pour la santé et la sécurité des travailleurs, les infractions décelées et les sanctions et pénalités imposées dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail, ventilées par secteur et province, ainsi que sur l’évolution des accidents du travail et des cas de maladie professionnelle.Articles 4 et 5 a). Placement de l’inspection du travail sous la surveillance et le contrôle d’une autorité centrale et coopération effective entre les divers services investis d’une mission d’inspection du travail. La commission note que le gouvernement n’a de nouveau fourni aucune information sur les commentaires présentés par la TISK en 2007 concernant le transfert des compétences en matière d’inspection du ministère du Travail et de la Sécurité sociale à d’autres ministères (ministère de la Santé, ministère de la Défense, ministère de l’Energie et des Ressources naturelles) et à des municipalités, qui constitue un obstacle à la coordination des activités d’inspection du travail par un organisme central. La TISK ajoute que, bien que l’article 95(2) de la loi sur le travail prévoie une obligation d’information des autorités régionales concernant les résultats des inspections effectuées, cette obligation n’est souvent pas respectée, de sorte que ni les registres d’inspection ni les statistiques pertinentes ne sont à jour.La commission note que la loi no 6111 du 13 février 2011 a modifié la loi sur le travail en ajoutant une disposition selon laquelle les réclamations présentées suite à un licenciement doivent être examinées par les directions régionales du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, les plaintes des travailleurs dont les contrats d’emploi sont encore en vigueur étant examinées par les inspecteurs du travail. La commission prie le gouvernement de fournir des précisions sur le but et les effets de cette disposition, ainsi que des détails sur toutes mesures adoptées ou envisagées pour améliorer l’échange d’informations entre les services d’inspection et les directions régionales ainsi que leur effet sur la compilation des statistiques par le Conseil de l’inspection du travail.De plus, se référant à son observation générale de 2007, la commission prie le gouvernement de fournir des informations sur toute mesure adoptée ou envisagée pour promouvoir une coopération efficace entre les services de l’inspection du travail et le système judiciaire pour assurer la réalisation des objectifs économiques et sociaux des services d’inspection du travail. Article 6. Statut et conditions de service des agents de l’inspection du travail. La commission prend note des déclarations réitérées de la TÜRK-İŞ, selon lesquelles les inspecteurs du travail devraient travailler de façon totalement indépendante – déclarations auxquelles le gouvernement n’a pas répondu. La commission prie le gouvernement de fournir des informations sur le statut et les conditions de service des inspecteurs du travail permettant de garantir qu’ils sont indépendants des changements de gouvernement et de toutes influences extérieures indues, comme l’exige l’article 6.La commission soulève d’autres points dans une demande qu’elle adresse directement au gouvernement.
La commission prend note du rapport général de l’inspection du travail, qui contient des informations et des statistiques sur les activités de l’inspection du travail en 2008. La commission prend également note des commentaires de la Confédération turque des associations d’employeurs (TİSK) datés du 20 mai 2009 et de ceux de la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-İŞ) datés du 3 juin 2009 relatifs à l’application de la convention.
Article 2 de la convention. Inspection du travail dans le secteur informel. Dans son rapport, le gouvernement indique que l’article 59 de la loi no 5510 sur les assurances sociales et l’assurance santé générale, en vue d’étendre le champ couvert par l’action de l’inspection aux établissements de l’économie informelle, prescrit aux agents de l’inspection de déterminer, lors de leurs visites, si les salariés sont assurés ou non et de remettre à l’institution de sécurité sociale, dans un délai maximum d’un mois, le nom, le numéro d’identité et le montant du salaire des personnes qui sont employées sans assurance. L’institution procédera, à son tour, aux démarches légales qui s’imposent, sur la base de ces notifications. Le rapport général de l’inspection du travail de 2008 indique que 642 lieux de travail ont été contrôlés, permettant de couvrir un total de 23 574 travailleurs, que des amendes administratives d’un montant total de 2 996 425 livres turques (TRY) ont été imposées à 179 établissements et, enfin, que 962 travailleurs sans assurance ont été découverts, dans 367 lieux de travail inspectés.
A cet égard, dans ses commentaires du 28 mai 2009, la TİSK se réfère à l’adoption du Plan d’action pour la stratégie de lutte contre l’économie informelle, publié dans le numéro 27132 du Journal officiel du 5 février 2009, plan d’action qui a été établi dans le but de déployer une stratégie d’ensemble dans laquelle toutes les composantes de la société participeraient, animées d’une volonté politique et sociale forte, pour faire prendre conscience à chacun des facteurs négatifs de l’économie informelle, favoriser l’emploi déclaré, simplifier la législation et les procédures, développer un système de suivi efficace, assorti de sanctions, améliorer le partage de l’information entre les différentes institutions et assurer une coordination effective entre les organismes concernés.
La TİSK déclare également que le champ couvert par l’inspection du travail s’est élargi, du fait que les inspecteurs ont été investis de nouveaux pouvoirs. La promulgation de la loi no 5763, qui modifie le paragraphe 2 de l’article 3 de la loi no 4857 (Code du travail), introduit un changement important. Avec cette nouvelle disposition, un employeur sous-traitant est tenu de déclarer et enregistrer son lieu d’emploi auprès de la direction régionale, en présentant son contrat de sous-traitance en même temps que tous les autres documents nécessaires. Cette disposition habilite les inspecteurs du travail à examiner les documents concernant le lieu d’emploi du sous-traitant et contrôler leur sincérité.
A cet égard, la TİSK se réfère à l’article 11 du règlement du 27 septembre 2008 relatif aux relations de sous-traitance, qui prévoit que le marché initial ne peut être divisé et sous-traité que si des compétences spécifiques sont exigées par le processus et la nature des travaux et/ou par des raisons d’ordre technologique. La TİSK considère que l’article 11 du règlement introduit un pouvoir qui excède la finalité et le cadre de l’article 3 du Code du travail, lequel autorise les inspecteurs du travail seulement à vérifier qu’il n’y a pas collusion et non à examiner des relations de sous-traitance sous l’angle de l’article 11 du règlement. La TİSK déclare que les critères de l’exercice de ce pouvoir sont si ambigus que cela entraînera des problèmes dans la pratique.
De plus, la TİSK affirme que la pratique de l’emploi de courte durée se diffuse progressivement. Conformément au règlement du 13 janvier 2009 relatif au travail de courte durée et aux allocations/prestations qui s’y attachent, les employeurs qui demandent l’autorisation d’inscrire leurs salariés dans un système de travail de courte durée en raison de la crise économique générale ou pour des raisons de force majeure doivent en notifier l’office provincial/de district de l’Institution turque du travail, ainsi que le syndicat concerné, s’il existe une convention collective. Le bien-fondé de telles demandes est rapidement examiné par les inspecteurs du travail du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Lorsqu’une telle demande est jugée recevable, les dates de début et de fin d’emploi de courte durée ainsi qu’une liste finalisée des données relatives aux travailleurs concernés sont communiquées à l’institution de sécurité sociale. Cette dernière notifie l’employeur de ses conclusions et l’employeur avise les travailleurs concernés en affichant un avis sur le lieu d’emploi. S’il existe une convention collective, l’employeur informe également le syndicat partie à cette convention. La TİSK considère que le règlement du 13 janvier 2009 étend la portée de l’inspection du travail en matière de travail de courte durée et de prestations y afférentes et améliore la compatibilité de la législation avec la convention.
La commission prie le gouvernement de fournir une copie de la loi sur les assurances sociales et l’assurance générale, telle qu’amendée, et de continuer de fournir des informations sur les mesures prises pour étendre les activités de l’inspection du travail au secteur informel, ainsi que toutes statistiques actualisées pertinentes sur les lieux de travail non déclarés et les travailleurs non assurés. Elle prie également le gouvernement de fournir des informations sur la mise en œuvre du plan d’action susmentionné, ses résultats et les mesures envisagées dans ce cadre. Enfin, elle prie le gouvernement de fournir une information en retour sur les avis exprimés par la TİSK sur l’article 11 du règlement relatif à la sous-traitance et la pratique de l’emploi de courte durée.
Articles 3, paragraphe 1 a), et 7, paragraphe 3. Formation appropriée des inspecteurs du travail pour l’exercice de leurs fonctions. Dans son rapport, le gouvernement indique qu’un projet de jumelage de l’Union européenne pour l’amélioration du système d’inspection du travail, visant à renforcer la capacité du Conseil de l’inspection du travail de mettre en œuvre de manière efficace la nouvelle législation européenne en matière de sécurité et santé au travail et de relations d’emploi, a été lancé en janvier 2008 et mené à bonne fin en octobre 2009. La commission note avec intérêt que, dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, des formations dans les domaines de la chimie, de la métallurgie, de la construction et des industries extractives ont été organisées pour les inspecteurs du travail et les partenaires sociaux en Turquie par des experts allemands et belges, et que des lignes directrices d’application générale sur le système d’inspection du travail ainsi que des lignes directrices sur la gestion de la sécurité et santé au travail dans les secteurs de la chimie, de la métallurgie, de la construction et des industries extractives et sur l’inspection sociale ont été établies. Le gouvernement indique en outre que tous les inspecteurs du travail ainsi que 76 représentants des partenaires sociaux ont ainsi participé à une formation de quatre jours.
La commission note également avec intérêt que, d’après les informations communiquées par le gouvernement, de 2007 jusqu’à avril 2009, les inspecteurs du travail ont participé à des formations dans les domaines de la sécurité et de l’hygiène du travail et de la législation du travail d’une durée cumulée de 6 272 heures. La commission saurait gré au gouvernement de fournir des informations plus détaillées sur les formations organisées pour les inspecteurs du travail, notamment sur leur contenu, leur fréquence et le nombre des participants. Elle lui saurait gré également de communiquer copie des lignes directrices susmentionnées ainsi que toute information pertinente concernant leur application.
Se référant à son observation de 2009, la commission réitère sa demande, priant le gouvernement de fournir des éclaircissements sur le point de vue exprimé par la TİSK à propos du partage des responsabilités quant au contrôle de l’application de la législation concernant la sécurité sociale.
Article 3, paragraphe 1 b), et articles 17 et 18. Equilibre entre les mesures incitatives, d’une part, et les sanctions imposées par les inspecteurs du travail, d’autre part. Dans son rapport, le gouvernement indique que 37 005 inspections axées sur la sécurité et la santé au travail ont été effectuées de janvier 2007 à mars 2009, dont 18 383 inspections générales, 2 171 inspections de contrôle et 16 451 inspections d’investigation. Dans ce processus, les inspecteurs du travail ont imposé des amendes d’un montant total de 15 102 383,00 TRY pour des infractions relevant de la sécurité de l’hygiène du travail et d’un montant total de 64 325 183,00 TRY pour des infractions relevant de la conduite du travail. Le gouvernement indique que les inspecteurs signalent en premier lieu les déficiences constatées dans les établissements, en usant de leur pouvoir discrétionnaire d’accorder certains délais à l’employeur pour corriger ces déficiences. Si l’employeur ne défère pas à ces injonctions, une amende administrative est infligée. S’agissant de l’assistance technique fournie par les employeurs et les travailleurs, la commission note que le président du Conseil de l’inspection du travail a assuré des formations en matière de sécurité et de santé au travail dans 34 établissements en 2008 et que les inspecteurs du travail ont formé des techniciens, ouvriers et cadres de différents niveaux au Centre de formation et de recherche en matière d’emploi et de sécurité sociale de la région des chantiers navals de Tuzla. C’est ainsi que 12 inspecteurs du travail ont dispensé une formation à 20 000 travailleurs de cette région entre le 17 juillet et le 29 août 2008.
A cet égard, la TİSK signale que l’un des objectifs du Plan d’action pour la stratégie de lutte contre l’économie informelle est de «renforcer les moyens d’inspection et renforcer l’effet dissuasif des sanctions». Conformément au plan d’action, les inspections seront davantage axées sur l’éducation et sur la prise de conscience des interlocuteurs que sur l’imposition de sanctions. La TİSK considère qu’une inspection efficace visant à inciter les interlocuteurs à agir conformément à la loi se traduira par une réduction des pertes ainsi que par un recul du travail clandestin, tel que celui-ci deviendra marginal, et par la disparition des situations de concurrence déloyale entre ceux qui respectent la loi et ceux qui ne le font pas.
La commission saurait gré au gouvernement de fournir des informations détaillées sur les activités d’information technique et de conseil menées par les inspecteurs du travail auprès des employeurs et des travailleurs dans l’esprit de mettre en œuvre les moyens d’application des dispositions légales pertinentes qui soient les plus efficaces. De plus, la commission saurait gré au gouvernement de fournir des informations sur l’application du plan d’action susmentionné et d’en communiquer copie, et de fournir des informations respectivement sur les effets des mesures incitatives et sur ceux des sanctions appliquées par les inspecteurs du travail.
Articles 4 et 5 a). Placement de l’inspection du travail sous la surveillance et le contrôle d’une autorité centrale et coopération effective entre les divers services investis d’une mission d’inspection du travail. Notant que le gouvernement n’a pas fourni d’information sur cette question, la commission se voit conduite à attirer de nouveau l’attention du gouvernement sur ses précédents commentaires ci-après:
Selon la TİSK, le transfert des compétences du ministère du Travail et de la Sécurité sociale à d’autres ministères (ministère de la Santé, ministère de la Défense, ministère de l’Energie et des Ressources naturelles) et municipalités constituerait un obstacle à la nécessaire coordination des activités d’inspection du travail. Du point de vue de cette organisation, la dispersion des responsabilités compromettrait l’intégrité des contrôles et ne permettrait pas la coordination nécessaire, sous l’autorité d’un organe central, comme prévu aux termes du projet «Intervention contre l’emploi illégal» élaboré par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale. En outre, la TİSK fait observer que, bien que l’article 95/2 de la loi sur le travail prévoit une obligation d’information des autorités régionales responsables concernant les résultats des inspections effectuées, cette obligation n’est souvent pas respectée, de sorte que ni les registres d’inspection ni les statistiques pertinentes ne sont à jour. L’organisation d’employeurs demande que le gouvernement publie les résultats des mesures correctives qui auraient été prises à cette fin.
La commission note que ni le rapport du gouvernement reçu en 2007 ni le rapport général de l’inspection du travail pour 2005 ne mentionnent une quelconque restructuration du système d’inspection du travail. La commission saurait gré au gouvernement de fournir des éclaircissements à cet égard, de décrire les mesures évoquées par la TİSK tendant à améliorer l’échange d’informations entre les services d’inspection, et de communiquer des informations détaillées sur leur mise en œuvre dans la pratique ainsi que sur leur impact en matière d’établissement de statistiques.
Se référant par ailleurs à son observation générale de 2007, la commission prie le gouvernement de communiquer des informations sur toute mesure mise en œuvre pour promouvoir une effective coopération entre les services d’inspection du travail et les organes judiciaires en vue de la réalisation des objectifs économiques et sociaux des services d’inspection du travail.
Article 5 b). Collaboration entre les services de l’inspection du travail et les employeurs et les travailleurs. Dans son rapport, le gouvernement indique que les équipes d’inspection procèdent, en coopération avec les travailleurs, les employeurs et/ou leur représentant, parallèlement à leurs activités courantes d’inspection du travail, à des inspections thématiques couvrant un domaine, une profession, une branche d’activité, une série de risques ou encore un type de question spécifique. Les équipes planifient en détail et déterminent tous les aspects de ces inspections – champ couvert, finalités et méthodes d’application, y compris durée et source de financement. Ces inspections thématiques sont mises en œuvre dans le cadre des programmes annuels d’inspection ou dans le courant de l’année, selon les méthodes et principes spécifiés dans le «Guide des inspections thématiques». Prenant note de cette information avec intérêt, la commission saurait gré au gouvernement de fournir de plus amples informations sur les activités de ces équipes, notamment leur composition et leur fonctionnement, et de communiquer copie du guide susmentionné.
Se référant à son observation de 2009, la commission prie le gouvernement de fournir de plus amples informations sur la finalité, la fréquence et l’impact des projets de collaboration de l’inspection du travail avec les partenaires sociaux du Conseil de l’inspection du travail, par référence aux objectifs de l’inspection du travail.
Article 6. Statut et conditions de service des agents de l’inspection du travail. Notant que le gouvernement n’a pas fourni d’information sur cette question, la commission est conduite à attirer à nouveau l’attention du gouvernement sur son commentaire précédent, qui avait la teneur suivante:
La commission note que, d’après informations communiquées par la TİSK, le projet de statut de la fonction publique, incluant un projet de statut particulier de l’inspection du travail, n’a toujours pas été adopté, et les inspecteurs du travail sont, en conséquence, toujours régis par un texte de 1979. Le gouvernement est prié de fournir des éclaircissements sur ce point et de communiquer copie, si possible dans l’une des langues de travail du BIT, de tout texte en vigueur fixant le statut et les conditions de service des inspecteurs du travail.
Articles 10 et 11. Moyens en personnel et moyens logistiques des services de l’inspection du travail nécessaires pour l’accomplissement efficace des fonctions de ces services. Dans son rapport, le gouvernement indique qu’entre janvier 2007 et mai 2009, 69 nouveaux inspecteurs adjoints ont été recrutés par le Conseil de l’inspection du travail. En mai 2009, le nombre total des inspecteurs du travail s’élevait à 534 et celui des inspecteurs adjoints à 68, le personnel auxiliaire chargé d’aider les inspecteurs dans leurs tâches administratives s’élevant à 108 personnes. Cependant, d’après le rapport général sur l’inspection du travail de 2008, le nombre des inspecteurs s’élevait à 591, dont 306 chargés des aspects administratifs et sociaux des relations du travail (inspections sociales) et 285 chargés des aspects sécurité et santé au travail (inspections techniques). Cependant, le tableau 1 du rapport général de 2008 indique comme nombre total des inspecteurs du travail relevant du Conseil 642 personnes, dont 522 inspecteurs du travail et 119 inspecteurs adjoints. De même, il ressort clairement du tableau 1(a) du rapport général de l’inspection du travail de 2008 qu’il n’y a pas d’inspecteurs chargés des inspections techniques dans les provinces d’Antalya, Erzurum et Samsun, qu’il n’y en a qu’un seul pour les inspections sociales dans la province de Zonguldak et deux seulement dans la province d’Erzurum. Dans ce contexte, dans ses commentaires parvenus par l’intermédiaire de la Confédération syndicale internationale (CSI), la TÜRK-İŞ estime qu’aussi bien le nombre des inspecteurs du travail que le matériel à la disposition de ceux-ci sont inadéquats. La TÜRK-İŞ estime que, pour que l’inspection du travail soit efficace, la première des choses serait d’augmenter les effectifs et d’assurer l’indépendance absolue des inspecteurs dans le cadre de leurs activités.
A cet égard, le gouvernement annonce que le nombre des inspecteurs sera progressivement accru, alors que, selon la TİSK, la capacité institutionnelle de la Direction du Conseil de l’inspection du travail sera renforcée au cours de la période 2009-2011 par un recrutement de 118 inspecteurs adjoints en 2009, conformément à la priorité 19.4 du Programme national turc d’adoption de l’acquis communautaire, publié au Journal officiel no 27097 du 31 décembre 2008. S’agissant des équipements et facilités à la disposition des inspecteurs du travail, le gouvernement indique que tous les inspecteurs relevant du Conseil sont d’ores et déjà équipés d’ordinateurs portables et qu’un fonds a été réservé à l’acquisition d’ordinateurs portables pour les inspecteurs du travail adjoints.
La commission prie le gouvernement de fournir des informations actualisées sur le nombre total des inspecteurs du travail en fonctions, leur catégorie d’appartenance et les mesures prises pour renforcer les effectifs de l’inspection. En outre, elle le prie de prendre des mesures propres à ce qu’un nombre approprié d’inspecteurs soit recruté et affecté dans les provinces d’Antalya, Erzurum, Samsum et Zonguldak. Enfin, elle le prie d’indiquer les moyens envisagés en vue de renforcer les ressources logistiques des services de l’inspection, et de fournir des informations détaillées sur les facilités et moyens de transport, les bureaux et le matériel à la disposition des inspecteurs du travail.
Inspection du travail et travail des enfants. La commission note que, selon la TÜRK-İŞ, des études menées dans le cadre du Programme OIT/IPEC font apparaître que le nombre des enfants de 6 à 14 ans au travail en Turquie dans le secteur industriel a considérablement diminué. La TÜRK-İŞ suggère de prendre des mesures d’ordre économique et social, de porter la durée de la scolarité obligatoire à 12 ans et d’investir l’administration locale, les organismes publics et les organisations non gouvernementales de missions de prévention du travail des enfants dans la rue. La commission prend également note des informations communiquées par la TİSK signalant l’ouverture, le 3 mai 2007, d’une deuxième antenne de son Bureau pour les enfants qui travaillent, sous l’égide du Centre de formation professionnelle du district de Kartal (qui relève du ministère de l’Education) avec l’appui des autorités de ce district (Istanbul). Selon la TİSK, un projet sur quinze mois intitulé «Elimination des pires formes de travail des enfants dans la province d’Adana – coopération sociale pour la lutte contre le travail des enfants» a été lancé avec le concours de la TÜRK-İŞ le 12 décembre 2005. Ce projet a eu comme résultat que le travail dans la rue, le travail temporaire dans l’agriculture ainsi que les tâches pénibles et dangereuses s’effectuant dans des petites et moyennes entreprises ont été identifiés comme relevant des pires formes de travail des enfants dans la province d’Adana. En outre, le «Centre de soutien social de la TİSK et de la TÜRK-İŞ pour les enfants qui travaillent» a été ouvert à Adana le 23 mai 2006 dans le contexte de ce projet. Grâce à ce dernier, il a été possible de soustraire 345 enfants de leur emploi et d’administrer un traitement médical à 126 autres. Bien que le projet ait pris fin le 30 mars 2007, la TİSK continue de financer le programme santé et éducation du Centre pour les enfants qui travaillent, comme elle le fait dans ses locaux, en faveur de ces enfants.
La commission prie le gouvernement de fournir de plus amples informations sur les mesures prises et/ou les politiques conçues par le gouvernement pour lutter contre l’emploi illégal d’enfants et favoriser l’éducation chez les jeunes travailleurs. Elle le prie également de fournir des informations sur le rôle spécifique des inspecteurs du travail dans la lutte contre le travail des enfants, ainsi que toutes statistiques pertinentes sur le projet décennal de lutte contre le travail des enfants 2005-2015 mentionné dans le précédent rapport.
La commission note que le rapport du gouvernement n’a pas été reçu. Elle se voit donc obligée de renouveler son observation précédente, qui était conçue dans les termes suivants:
La commission prend note du rapport du gouvernement reçu au BIT le 31 octobre 2007 en réponse à des commentaires antérieurs. Elle prend également note des observations de la Confédération turque des associations d’employeurs (TISK) transmises ultérieurement par le gouvernement.
Articles 2 et 23 de la convention. Evolution du champ d’application de l’inspection du travail. Dans son observation de 2006, la commission avait prié le gouvernement de continuer à fournir des informations: i) sur les progrès réalisés en vue d’étendre la compétence du système d’inspection du travail, de manière à protéger également les travailleurs exerçant dans les établissements de l’économie informelle; ainsi que ii) sur la pratique des inspections par zone géographique et par branche d’activité. Elle relève que le gouvernement ne fournit pas les informations demandées mais que la TISK continue de déplorer l’absence de registres de visites d’inspection et de statistiques actualisées. L’organisation d’employeurs estime impossible le ciblage des «entreprises non immatriculées» par l’inspection du travail, dès lors que celles-ci ne sont pas identifiées. Le gouvernement est prié une nouvelle fois de fournir des informations sur les mesures prises pour étendre le champ de compétence du système d’inspection aux établissements de l’économie informelle, en indiquant notamment de quelle manière il est assuré ou envisagé d’identifier ces établissements à cette fin. Il est prié de tenir le Bureau informé de toute difficulté rencontrée, le cas échéant, ainsi que des mesures envisagées ou prises pour les surmonter.
Articles 4 et 5 a). Placement de l’inspection du travail sous la surveillance et le contrôle d’une autorité centrale et coopération effective entre les diverses entités chargées de l’inspection du travail. Selon la TISK, le transfert des compétences du ministère du Travail et de la Sécurité sociale à d’autres ministères (ministère de la Santé, ministère de la Défense, ministère de l’Energie et des Ressources naturelles) et municipalités constituerait un obstacle à la nécessaire coordination des activités d’inspection du travail. Du point de vue de cette organisation, la dispersion des responsabilités compromettrait l’intégrité des contrôles et ne permettrait pas la coordination nécessaire, sous l’autorité d’un organe central, comme prévu aux termes du projet «Intervention contre l’emploi illégal» élaboré par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale. En outre, la TISK fait observer que, bien que l’article 95/2 de la loi sur le travail prévoit une obligation d’information des autorités régionales responsables concernant les résultats des inspections effectuées, cette obligation n’est souvent pas respectée, de sorte que ni les registres d’inspection ni les statistiques pertinentes ne sont à jour. L’organisation d’employeurs demande que le gouvernement publie les résultats des mesures correctives qui auraient été prises à cette fin.
La commission note que ni le rapport du gouvernement reçu en 2007 ni le rapport général de l’inspection du travail pour 2005 ne mentionnent une quelconque restructuration du système d’inspection du travail. La commission saurait gré au gouvernement de fournir des éclaircissements à cet égard, de décrire les mesures évoquées par la TISK tendant à améliorer l’échange d’informations entre les services d’inspection, et de communiquer des informations détaillées sur leur mise en œuvre dans la pratique ainsi que sur leur impact en matière d’établissement de statistiques.
Article 5 b). Collaboration entre les services d’inspection et les employeurs et les travailleurs. La commission note que, selon le gouvernement, depuis 2004, le Conseil de l’inspection de travail du ministère du Travail et de la Sécurité sociale a réalisé 17 projets tripartites portant, d’une part, sur la santé et sécurité au travail et, d’autre part, sur l’application de la législation générale du travail. D’après le gouvernement, lors de l’exécution d’un projet d’inspection, les partenaires sociaux sont informés et consultés au sujet des évolutions professionnelles. En outre, les rapports des résultats des projets d’inspection sont publiés et mis à la disposition des partenaires sociaux concernés. La commission note toutefois que le gouvernement ne fournit pas de précisions suffisantes à cet égard. Elle lui saurait gré d’indiquer l’objet, la fréquence et les modalités de cette collaboration tripartite et de fournir des informations sur son impact au regard des objectifs de l’inspection du travail.
Article 3, paragraphe 1 a) et b), et articles 10, 11 et 16. Ressources humaines et moyens logistiques nécessaires à l’exercice des fonctions d’inspection du travail. Dans son précédent commentaire, la commission s’était référée à des commentaires de la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-IS) et avait demandé au gouvernement de préciser la manière dont il envisageait d’assurer un renforcement des effectifs, des moyens et facilités de transport pour l’exercice efficace des fonctions d’inspection. Le gouvernement annonce la mise à disposition de ressources financières en vue du recrutement d’inspecteurs. Il indique en outre que les inspecteurs du travail ont à tout moment accès à tous les moyens de transport existants pour leurs déplacements professionnels, et qu’un budget est prévu et réservé pour l’achat d’ordinateurs portables. La commission prie le gouvernement d’indiquer l’évolution des effectifs et les perspectives en la matière, ainsi que l’évolution des équipements, des moyens et facilités de transport à disposition des inspecteurs du travail au cours de la période couverte par le prochain rapport.
Article 3, paragraphe 1 a) et b), et articles 17 et 18. Activités d’inspection du travail. Equilibre entre les fonctions de contrôle, d’une part, et de conseils et informations techniques, d’autre part. La commission note que les inspecteurs du travail ont perçu, à titre d’amendes, lors de leurs inspections effectuées sur le lieu de travail, en 2005, 29 245 439,43 YTL et, en 2007, 30 438 285,53 YTL. De plus, ils ont soumis au Procureur de la République 7 843 cas d’infraction en 2005, et 5 327 cas en 2006. Selon la TISK, le système d’inspection est principalement répressif, les inspecteurs du travail n’exerçant guère leurs missions à caractère préventif, à savoir la fourniture d’informations et de conseils techniques. L’organisation déplore en outre que les inspecteurs ne soient pas toujours munis des équipements techniques nécessaires aux investigations et que leurs procès-verbaux soient dressés de manière précipitée et sans base scientifique, ce qui pourrait avoir de graves conséquences pour les employeurs. Elle signale que les recours formés contre les décisions des inspecteurs du travail sont le plus souvent rejetés par les instances judiciaires, déjà débordées, bien que l’article 17 de la loi sur le travail no 4857 prévoie la possibilité d’en administrer la preuve contraire. La TISK estime que les inspecteurs du travail ne devraient en conséquence user de leurs pouvoirs répressifs qu’avec précaution et mesure. De son point de vue, la reconnaissance des employeurs respectueux de la loi devrait être privilégiée et l’intervention de l’inspection du travail dans les entreprises régies par une convention collective devrait être limitée aux seuls cas où une plainte a été présentée.
La commission note, d’après les informations fournies par le gouvernement, que la loi no 4817 reconnaît à tout intéressé un droit à l’information et que des consultations sont fournies, à la demande, soit par le Conseil d’inspection du travail soit par ses départements régionaux, ou encore par le Centre de communication du bureau du Premier ministre (BIMER). Les informations concernant l’application de la législation du travail et les conflits du travail sont fournies aux partenaires sociaux grâce à un système téléphonique «Allô travail». La TISK estime toutefois que ce système est insuffisant et que des informations devraient pouvoir être également fournies, en dehors de toute demande, de manière proactive. Tout en notant les indications du gouvernement au sujet des divers services d’information disponibles, la commission appelle l’attention du gouvernement sur le paragraphe 86 de son étude d’ensemble de 2006 sur l’inspection du travail sur la question. Elle y fait référence au paragraphe 14 de la recommandation (no 133) sur l’inspection du travail (agriculture), 1969, lequel fournit des exemples de mesures permettant de promouvoir une action éducative suivie, destinées à informer les partenaires sociaux des dispositions légales applicables et de la nécessité de leur stricte application, des dangers qui menacent la santé ou la vie des personnes dans les entreprises et des moyens les plus appropriés pour les éviter (point 1), ainsi que des méthodes appropriées d’éducation ouvrière (point 2). La commission encourage le gouvernement à s’inspirer de ces orientations pour développer des méthodes et outils pédagogiques visant à donner un effet optimal à l’article 3, paragraphe 1 b), de la présente convention et le prie de faire part au BIT de tout progrès réalisé à cet égard.
Amélioration du système d’inspection dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail. La commission note les informations fournies par la TISK au sujet du développement d’une politique d’inspection axée en priorité sur les activités et établissements à risques et impliquant notamment la redéfinition périodique de critères pertinents en vue d’améliorer les techniques et méthodes de contrôle des inspecteurs du travail, leur formation, ainsi que leur aptitude à émettre des recommandations appropriées. Le gouvernement est prié de communiquer des informations sur l’impact de cette politique sur l’évolution de la situation en matière de sécurité et santé au travail dans les établissements industriels et commerciaux couverts par la convention, notamment sur le niveau d’application de la législation pertinente, ainsi que sur le nombre des accidents et cas de maladie d’origine professionnelle. La commission lui saurait gré de communiquer également des données chiffrées sur les poursuites légales intentées à l’encontre d’employeurs en faute ou en infraction dans les domaines susmentionnés et sur les sanctions prononcées au cours de la période couverte par le prochain rapport.
Inspection du travail et travail des enfants. Tout en se référant également à ses commentaires sous la convention (no 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999, la commission note les informations fournies par la TISK faisant état de la signature entre cette organisation et la TÜRK-IS le 12 décembre 2005 d’un accord de collaboration en vue d’apporter leur contribution à la réalisation du projet de collaboration sociale contre le travail des enfants et d’activités politiques et programmes assortis de délais dans la province d’Adana. Cette collaboration s’effectue par la mise en place d’un bureau chargé de l’éducation des enfants, de leurs familles et de leurs employeurs, ainsi que par une formation appropriée dans plusieurs régions et pour diverses branches d’activité. La mise en place de cette structure fait suite à l’ouverture par la TISK d’un bureau des enfants travailleurs, opérationnel depuis avril 1999, dans trois sites industriels. Le bureau conjoint aurait commencé à fournir des services à des enfants travailleurs saisonniers et à des enfants travailleurs de rue, ainsi qu’à ceux qui travaillent dans la fabrication de meubles. La TISK suggère que cette expérience soit étendue aux régions industrielles de l’économie structurée ainsi qu’aux sites industriels de moindre importance, afin d’assurer des prestations de santé, d’éducation et de formation aux enfants travailleurs ainsi que des conseils aux travailleurs adultes et aux employeurs à travers l’ensemble du pays. Selon la TISK, du fait que 87 pour cent des enfants employés travaillent dans des établissements de petite taille (1 à 9 employés), il conviendrait de définir des mesures visant à lutter contre le travail illégal dans ces établissements.
Rappelant que, en vertu de l’article 3, paragraphe 1 a), de la convention, les dispositions légales relatives aux conditions de travail comprennent celles relatives à l’emploi des enfants et des adolescents, et se référant à son observation générale de 1999 sur la question, la commission espère que le gouvernement prendra rapidement les mesures nécessaires aux différents niveaux de la politique sociale en vue de mettre fin, avec la collaboration active de l’inspection du travail, à l’emploi illégal de ces catégories de travailleurs particulièrement vulnérables tout en leur assurant une insertion ou une réinsertion scolaire. La commission prie le gouvernement de fournir des informations sur ces mesures et sur le rôle particulier attribué aux inspecteurs du travail par les projets mis en œuvre dans le cadre de la coopération avec le Programme OIT/IPEC. Elle lui saurait gré de communiquer des statistiques pertinentes au regard du projet décennal 2005-2015 de lutte contre le travail des enfants évoqué dans son rapport.
Article 6. Statut et conditions de service des inspecteurs du travail. La commission note, selon les indications de la TISK, qu’un projet de statut de la fonction publique, comprenant un projet de statut particulier de l’inspection du travail, n’a toujours pas été adopté et que les inspecteurs du travail demeurent en conséquence régis par un texte de 1979. Le gouvernement est prié de fournir des éclaircissements sur ce point et de communiquer copie, si possible dans l’une des langues de travail du BIT, de tout texte en vigueur fixant le statut et les conditions de service des inspecteurs du travail.
Article 7. Aptitude des inspecteurs du travail et formation spécifique pour l’exercice de certaines de leurs fonctions. Selon la TISK, de juin 2005 à juillet 2007, des progrès importants ont été accomplis en vue de réformer les régimes de sécurité sociale. L’organisation regrette toutefois que certains des organes gouvernementaux investis de fonctions de contrôle de la législation entrée en vigueur en mai 2006, contrairement aux inspecteurs du travail dûment formés à cet effet, manquent souvent des compétences techniques requises et des qualités humaines indispensables à l’accomplissement de leurs tâches. Le gouvernement indique que, en 2006, les inspecteurs du travail ont participé à des séminaires de formation d’une durée cumulée de 3 914 heures, notamment dans les domaines de la santé et de la sécurité au travail, des équipements de protection individuelle et de la législation du travail. La commission prie le gouvernement de fournir des éclaircissements sur le point de vue émis par la TISK en ce qui concerne la répartition des responsabilités en matière de contrôle de la législation relative à la sécurité sociale, et de communiquer par ailleurs des précisions sur le contenu et la périodicité de la formation dispensée aux inspecteurs au cours de leur emploi ainsi que sur le nombre de participants concernés dans chaque cas.
La commission espère que le gouvernement fera tout son possible pour prendre les mesures nécessaires dans un très proche avenir.
La commission note avec intérêt, d’après les informations fournies par le gouvernement, que la loi no 4817 reconnaît à tout intéressé un droit à l’information et que des consultations sont fournies, à la demande, soit par le Conseil d’inspection du travail soit par ses départements régionaux, ou encore par le Centre de communication du bureau du Premier ministre (BIMER). Les informations concernant l’application de la législation du travail et les conflits du travail sont fournies aux partenaires sociaux grâce à un système téléphonique «Allô travail». La TISK estime toutefois que ce système est insuffisant et que des informations devraient pouvoir être également fournies, en dehors de toute demande, de manière proactive. Tout en notant les indications du gouvernement au sujet des divers services d’information disponibles, la commission appelle l’attention du gouvernement sur le paragraphe 86 de son étude d’ensemble de 2006 sur l’inspection du travail sur la question. Elle y fait référence au paragraphe 14 de la recommandation (no 133) sur l’inspection du travail (agriculture), 1969, lequel fournit des exemples de mesures permettant de promouvoir une action éducative suivie, destinées à informer les partenaires sociaux des dispositions légales applicables et de la nécessité de leur stricte application, des dangers qui menacent la santé ou la vie des personnes dans les entreprises et des moyens les plus appropriés pour les éviter (point 1), ainsi que des méthodes appropriées d’éducation ouvrière (point 2). La commission encourage le gouvernement à s’inspirer de ces orientations pour développer des méthodes et outils pédagogiques visant à donner un effet optimal à l’article 3, paragraphe 1 b), de la présente convention et le prie de faire part au BIT de tout progrès réalisé à cet égard.
Amélioration du système d’inspection dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail. La commission note avec intérêt les informations fournies par la TISK au sujet du développement d’une politique d’inspection axée en priorité sur les activités et établissements à risques et impliquant notamment la redéfinition périodique de critères pertinents en vue d’améliorer les techniques et méthodes de contrôle des inspecteurs du travail, leur formation, ainsi que leur aptitude à émettre des recommandations appropriées. Le gouvernement est prié de communiquer des informations sur l’impact de cette politique sur l’évolution de la situation en matière de sécurité et santé au travail dans les établissements industriels et commerciaux couverts par la convention, notamment sur le niveau d’application de la législation pertinente, ainsi que sur le nombre des accidents et cas de maladie d’origine professionnelle. La commission lui saurait gré de communiquer également des données chiffrées sur les poursuites légales intentées à l’encontre d’employeurs en faute ou en infraction dans les domaines susmentionnés et sur les sanctions prononcées au cours de la période couverte par le prochain rapport.
Inspection du travail et travail des enfants. Tout en se référant également à ses commentaires sous la convention (no 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999, la commission note avec intérêt les informations fournies par la TISK faisant état de la signature entre cette organisation et la TÜRK-IS le 12 décembre 2005 d’un accord de collaboration en vue d’apporter leur contribution à la réalisation du projet de collaboration sociale contre le travail des enfants et d’activités politiques et programmes assortis de délais dans la province d’Adana. Cette collaboration s’effectue par la mise en place d’un bureau chargé de l’éducation des enfants, de leurs familles et de leurs employeurs, ainsi que par une formation appropriée dans plusieurs régions et pour diverses branches d’activité. La mise en place de cette structure fait suite à l’ouverture par la TISK d’un bureau des enfants travailleurs, opérationnel depuis avril 1999, dans trois sites industriels. Le bureau conjoint aurait commencé à fournir des services à des enfants travailleurs saisonniers et à des enfants travailleurs de rue, ainsi qu’à ceux qui travaillent dans la fabrication de meubles. La TISK suggère que cette expérience soit étendue aux régions industrielles de l’économie structurée ainsi qu’aux sites industriels de moindre importance, afin d’assurer des prestations de santé, d’éducation et de formation aux enfants travailleurs ainsi que des conseils aux travailleurs adultes et aux employeurs à travers l’ensemble du pays. Selon la TISK, du fait que 87 pour cent des enfants employés travaillent dans des établissements de petite taille (1 à 9 employés), il conviendrait de définir des mesures visant à lutter contre le travail illégal dans ces établissements.
Rappelant que, en vertu de l’article 3, paragraphe 1 a), de la convention, les dispositions légales relatives aux conditions de travail comprennent celles relatives à l’emploi des enfants et des adolescents, et se référant à son observation générale de 1999 sur la question, la commission espère que le gouvernement prendra rapidement les mesures nécessaires aux différents niveaux de la politique sociale en vue de mettre fin, avec la collaboration active de l’inspection du travail, à l’emploi illégal de ces catégories de travailleurs particulièrement vulnérables tout en leur assurant une insertion ou une réinsertion scolaire. La commission prie le gouvernement de fournir des informations sur ces mesures et sur le rôle particulier attribué aux inspecteurs du travail par les projets mis en œuvre dans le cadre de la coopération avec le programme OIT/IPEC. Elle lui saurait gré de communiquer des statistiques pertinentes au regard du projet décennal 2005-2015 de lutte contre le travail des enfants évoqué dans son rapport.
La commission prend note du rapport du gouvernement pour la période s’achevant en mai 2005, en réponse à ses commentaires antérieurs, concernant notamment les points soulevés par la Confédération des syndicats progressistes de Turquie (DISK), la Confédération turque des associations d’employeurs (TISK), ainsi que par la Confédération turque des associations des employés du secteur public (Tükiye Kamu-Sen) dans leurs observations respectives reçues au Bureau le 22 octobre 2003; de la transmission par le gouvernement, en annexe de son rapport, des observations de la TISK, de la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-IS), et de la DISK au sujet de l’application de la convention; des rapports annuels d’activité de l’inspection du travail pour 2002 et 2005, ainsi que du rapport relatif au projet OIT/IPEC de 2005. La commission prend enfin note de la loi no 4947 du 24 juillet 2003 relative à l’organisation de la sécurité sociale.
1. Article 6 de la convention. Statut et indépendance des inspecteurs du travail. La commission relève que la question du droit des inspecteurs du travail de se syndiquer fait également l’objet d’observations de la DISK ainsi que d’autres organisations syndicales sous la convention no 87 et se réfère donc à ses commentaires pertinents sur l’application de cet instrument.
2. Article 2. Evolution du champ d’application de l’inspection du travail. La commission avait noté dans son observation de 2002 des informations sur les mesures prises par le gouvernement en vue d’étendre la compétence du système d’inspection du travail, de manière à protéger également les travailleurs exerçant dans les établissements du secteur informel et l’avait prié de fournir des informations complémentaires quant à l’impact des visites d’inspection par zone géographique sur l’observation de la législation dans lesdits établissements. Le gouvernement indique à cet égard que tout fonctionnaire qui contrôle un établissement pour quelque fin que ce soit (par exemple les contrôles du fisc) est tenu de vérifier la déclaration sociale de tous les travailleurs et d’en notifier les résultats à l’institution de l’assurance sociale. La circulaire no 2003/19 du 26 mars 2003, soulignant l’importance de cette question et incitant les fonctionnaires concernés, dont les inspecteurs du travail mais également d’autres corps de fonctionnaires, à exécuter scrupuleusement cette mission témoigne de l’importance donnée par le gouvernement au contrôle des entreprises du secteur informel. La commission note avec intérêt que l’enregistrement des travailleurs et des entreprises s’est également poursuivi à travers les contrôles effectués dans le cadre du projet OIT/IPEC, lesquels ont permis l’enregistrement supplémentaire de 1 758 établissements entre 2004 et 2005. Se référant à l’observation de la TISK selon laquelle le poids du contrôle ne s’exercerait que sur les seules entreprises régulièrement enregistrées, la commission se félicite donc des efforts significatifs déployés par le gouvernement pour généraliser l’enregistrement des établissements et permettre ainsi d’orienter les activités d’inspection du travail de manière à couvrir le plus grand nombre possible de travailleurs. La commission saurait gré au gouvernement de continuer à fournir des informations sur les progrès réalisés à cet égard, ainsi que sur la pratique des inspections par zone géographique et par secteur.
3. Article 5 b). Collaboration entre les services d’inspection et les employeurs et les travailleurs. La commission relève avec intérêt qu’une commission tripartite chargée de déterminer les actions d’inspection en matière de lutte contre le travail des enfants et de les évaluer en vue de leur amélioration a été créée dans le cadre du projet OIT/IPEC et que des commissions ont également été créées aux mêmes fins au niveau provincial. La commission note toutefois que le gouvernement ne fournit pas d’informations sur des arrangements visant à favoriser l’institutionnalisation de la collaboration tripartite, en vue de l’amélioration du fonctionnement de l’inspection du travail dans les autres domaines relevant de ses compétences. Elle l’invite à s’en référer à cet égard aux paragraphes 163 à 172 de son étude d’ensemble de 2006 sur l’inspection du travail, et le prie à nouveau de prendre des mesures pertinentes et d’en tenir le BIT informé.
4. Article 3, paragraphe 1 a) et b), et articles 10, 11 et 16. Ressources humaines et moyens logistiques de l’inspection du travail. En ce qui concerne les effectifs de l’inspection du travail, la commission note que, en dépit de l’incorporation de 86 nouveaux inspecteurs adjoints en 2002, le nombre total d’inspecteurs a baissé de manière significative, selon les tableaux pertinents du rapport annuel d’inspection pour 2005. De l’avis de la DISK, le manque d’effectifs aurait pour conséquences de limiter les activités d’inspection aux seuls cas de plaintes et dénonciations et l’intervention des inspecteurs à de simples courriers adressés aux employeurs concernés. Selon la DISK, les efforts considérables déployés par les inspecteurs pour faire face aux besoins sont toutefois vains, leurs modes d’intervention étant dérisoires au regard des prérogatives d’investigation dont ils sont pourtant légalement investis, conformément à l’article 12 de la convention. Il estime en outre, à l’instar de la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-IS), que l’inefficacité de l’inspection du travail est aggravée par ailleurs par le manque de moyens de transport et d’équipement. La commission note que, ainsi que la TISK l’a observé, le renforcement des capacités de l’inspection du travail devrait continuer d’être prioritaire dans le processus de mise à niveau du pays au regard de l’acquis communautaire défini par l’Union européenne. La TISK précise à cet égard que le document-cadre de l’association avec l’Union européenne, rendu public le 29 juin 2005, prévoit l’augmentation du nombre d’inspecteurs du travail ainsi que leur formation technique. La commission espère que le gouvernement pourra bientôt faire état des progrès atteints dans ce sens. Elle le prie de préciser également de quelle manière il est envisagé d’assurer un renforcement des moyens et facilités de transport et des équipements nécessaires à l’exercice efficace des fonctions d’inspection, celles-ci devant inclure des missions d’information et de conseil aux employeurs et aux travailleurs, des visites de routine programmées en fonction de priorités prédéterminées et des visites sur place en réponse aux plaintes et dénonciations.
5. Inspection du travail et travail des enfants. La commission note une nouvelle fois avec intérêt l’évolution des mesures institutionnelles et des activités d’inspection du travail visant à lutter efficacement contre le travail des enfants, ainsi que les résultats obtenus, notamment en termes d’insertion ou de réinsertion dans le système éducatif, non seulement des enfants travailleurs mais également de leurs frères et sœurs, et le suivi de ces enfants par les commissions de composition tripartite susmentionnées. La commission saurait gré au gouvernement de continuer à communiquer des informations sur tout développement en la matière.
La commission prend note du rapport du gouvernement et des informations fournies en réponse à ses commentaires antérieurs au sujet notamment des points soulevés par la Confédération des syndicats progressistes de Turquie (DISK) concernant l’application de la convention. Elle prend également note de la communication de la nouvelle loi du travail adoptée le 22 mai 2002 ainsi que de l’observation de la Confédération des associations d’employeurs (TISK) portant notamment sur l’application de la convention et reçue au Bureau le 22 octobre 2003. Le gouvernement est prié de soumettre les éclaircissements qu’il jugera appropriés au sujet des points soulevés par cette organisation afin de permettre à la commission de les examiner ensemble avec les informations fournies dans le rapport.
La commission prend note du rapport du gouvernement et des documents joints en annexe comprenant notamment les observations formulées respectivement par la Confédération turque des associations d’employeurs (TISK) et la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-IŞ) ainsi que les réponses fournies par le gouvernement à ces observations. La commission prend également note de la communication de l’observation de la Confédération des syndicats progressistes de Turquie (DISK) et de l’absence de réponse du gouvernement aux points qu’elle soulève.
La commission note que la plupart des points soulevés par la TISK et la TÜRK-IŞ ont été examinés dans ses observations de 1998 et 1999. Ce sont en effet les problèmes déjàévoqués par ces organisations dans des commentaires antérieurs et concernant l’application des dispositions de la convention au sujet du champ d’application du système national d’inspection du travail; de la collaboration entre les fonctionnaires des services d’inspection du travail, les employeurs et les travailleurs ou leurs organisations; de l’effectif de l’inspection du travail et des visites d’inspection ainsi que de la publication du rapport annuel d’inspection.
L’observation formulée par la DISK est axée sur la nécessité de doter le système d’inspection du travail d’un effectif fixé en conformité avec l’article 10 de la convention ainsi que de ressources financières et de conditions pratiques de travail appropriées pour la réalisation des objectifs de la convention. La DISK estime en outre qu’il est indispensable que les inspecteurs du travail puissent être assurés de l’indépendance requise pour l’exercice de leurs fonctions, à l’abri de toute pression, et que les droits syndicaux, en particulier celui de constituer des organisations, leur soient garantis. Notant que le gouvernement n’a pas répondu aux points soulevés par cette organisation, la commission lui saurait gré de soumettre son point de vue à cet égard.
1. Question des limites du champ d’application du système national d’inspection du travail (article 2 de la convention). En réponse aux observations sur le problème du phénomène du travail informel, le gouvernement reconnaît qu’il s’agit là de l’un des principaux problèmes de l’économie turque. Il indique que des méthodes de visites d’inspection ont été définies pour que le contrôle de l’inspection du travail s’étende également aux entreprises du secteur informel. La commission note avec intérêt qu’outre les visites programmées suivant une liste d’établissements régulièrement enregistrés, des visites dites non programmées sont organisées dans des zones géographiques données et couvrent l’ensemble des établissements situés dans ces zones sans distinction entre celles qui sont enregistrées et celles qui relèvent du secteur informel. Selon le gouvernement, cette dernière méthode qui permet le contrôle du travail informel est fréquemment utilisée, la prioritéétant donnée à l’éducation et à la formation de toutes les parties intéressées, la sanction étant considérée en dernier ressort. Le gouvernement précise que les inspecteurs du travail restent par ailleurs libres d’effectuer, sans en référer préalablement à une quelconque autorité, les autres types de visites d’inspection, à la suite de plaintes ou pour toute autre raison jugée pertinente. Parmi les mesures tendant à développer l’activité de contrôle des entreprises du secteur informel, le gouvernement signale la publication d’un guide sur l’inspection du travail par zone et par secteur. Il estime que l’inspection par zone devrait contribuer àéliminer les problèmes chroniques de travail clandestin, de travail infantile et de risques professionnels. De même, selon le gouvernement, les problèmes relatifs aux relations de travail devraient pouvoir être réglés rapidement et de manière globale. La commission saurait gré au gouvernement de communiquer des informations quant à l’impact des visites d’inspection par zone, sur l’observation des dispositions légales relatives aux conditions de travail et à la protection des travailleurs dans l’exercice de leur profession, en particulier dans les entreprises du secteur informel.
2. Arrangements visant à encourager la collaboration entre les services d’inspection et les employeurs et les travailleurs (article 5, alinéa b)). Selon le gouvernement, même si une telle collaboration n’est pas institutionnalisée, il n’existe pas d’obstacle à son instauration dans la pratique, et les inspecteurs sont incités à consulter les travailleurs ou leurs représentants à l’occasion des visites d’inspection et de la mise en œuvre du projet IPEC (Programme international pour l’abolition du travail des enfants). Le gouvernement ajoute à cet égard que les réunions organisées par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale auxquelles participe le Conseil de l’inspection du travail constituent un forum de collaboration avec les partenaires sociaux. La commission saurait gré au gouvernement de communiquer des informations sur les questions faisant l’objet de la collaboration entre l’inspection du travail et les partenaires sociaux à l’occasion de ces réunions ainsi que sur les résultats de ladite collaboration.
3. Lutte contre le travail des enfants. Se référant notamment à son observation de 2000, la commission note une nouvelle fois avec intérêt le développement des actions visant l’élimination progressive du travail des enfants engagées dans le cadre du Programme IPEC avec la participation des partenaires sociaux, des universités et des organisations non gouvernementales. Elle note en particulier les actions de formation des inspecteurs du travail dans le domaine, les accords de coopération signés par le Conseil d’inspection du travail avec les services sociaux et l’autorité compétente de la protection des enfants, la direction générale de l’enseignement primaire et la confédération des commerçants et artisans, et les mesures visant à permettre aux familles concernées par le problème de scolariser leurs enfants de moins de 15 ans. Pour sa part, la TISK a exprimé sa satisfaction au sujet des activités menées conjointement par le gouvernement, les employeurs et les représentants de la société civile dans le cadre de la mise en œuvre du projet IPEC, ainsi qu’au sujet de l’engagement pris par le gouvernement dans le cadre du plan quinquennal et du Programme national pour la mise en œuvre de l’acquis communautaire (Union européenne), de développer la législation relative au travail des enfants en vue de le prévenir. La TISK se félicite en outre de son implication dans les activités de l’Unité de travail des enfants créée au sein du ministère du Travail et de la Sécurité sociale et chargée de la coordination des programmes relatifs au travail des enfants. Selon la TISK, les actions de formation destinées aux inspecteurs du travail dans le domaine du travail des enfants sont d’un intérêt majeur pour une approche préventive et non uniquement punitive du système d’inspection du travail.
S’agissant de la question particulière du travail des enfants dans le secteur informel, le gouvernement confirme que ce phénomène se développe en effet surtout dans les entreprises de commerce ou d’artisanat qui occupent un nombre de travailleurs inférieur au seuil fixé pour les entreprises soumises à la législation du travail. Notant l’indication par le gouvernement de données selon lesquelles, au cours de l’année 1994, les visites effectuées dans le cadre du Programme IPEC ont permis de procéder à l’enregistrement de 257 entreprises non déclarées, la commission saurait gré au gouvernement de continuer à communiquer des informations sur l’évolution des activités d’inspection du travail dans les établissements du secteur informel employant une main-d’œuvre infantile et sur leurs résultats.
4. Insuffisance des effectifs de l’inspection du travail (articles 10 et 14). Le gouvernement fait état sur ce point de l’approbation par le Premier ministre d’un plan de recrutement de 100 inspecteurs adjoints. La commission note toutefois qu’il n’est pas précisé s’il a été donné suite dans la pratique à cette mesure. Par ailleurs, le nombre global d’inspecteurs en activité indiqué dans le rapport du gouvernement témoigne d’une réduction sensible au regard des chiffres précédemment communiqués et la même remarque s’applique aux contrôles d’établissements. La commission veut espérer que le gouvernement pourra faire état dans son prochain rapport de mesures de renforcement des effectifs de l’inspection du travail adéquates au regard des objectifs recherchés.
5. Publication du rapport annuel d’inspection (article 20). Se référant à l’observation de la TÜRK-IŞ selon laquelle le rapport annuel d’inspection ne serait pas publié d’une manière qui permettrait une évaluation fiable de l’inspection, et notant qu’il ne ressort pas clairement des informations communiquées en réponse par le gouvernement qu’un tel rapport soit effectivement publié pour être accessible aux partenaires sociaux ou à tout autre intéressé, la commission prie le gouvernement de fournir des précisions sur ce point en indiquant notamment le mode de publication et de diffusion dudit rapport.
La commission prend note du rapport du gouvernement pour la période s’achevant en juillet 1999 contenant des informations détaillées faisant état de l’évolution des moyens matériels, de l’effectif de l’inspection du travail et des activités dans les secteurs assujettis ainsi que des résultats enregistrés. La commission note la communication des rapports annuels d’inspection ainsi que des commentaires formulés par la Confédération turque des associations d’employeurs (TISK) et la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-IS). Se référant également à son observation de 1998 relative aux commentaires antérieurs de ces deux organisations, et notant que le gouvernement n’exprime pas son point de vue au sujet des questions soulevées dans lesdits commentaires, la commission le prie de le faire dans son prochain rapport.
Inspection du travail et travail des enfants. La commission prend note avec intérêt des informations concernant l’évolution du projet de formation des inspecteurs en matière de lutte contre le travail des enfants en application du protocole signéà Ankara le 24 décembre 1996 dans le cadre de l’accord passé avec le programme IPEC en 1992. Elle note en particulier le nombre important des inspecteurs formés ainsi que l’organisation mise en place et les moyens techniques et de communication utilisés pour la réalisation des objectifs du projet avec la participation des syndicats, des ONG, des familles des enfants concernés et des institutions intéressées. Notant en outre avec satisfaction la publication par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale en juin 2000 d’un rapport sur la mise en œuvre de la politique de l’inspection du travail concernant le travail des enfants en Turquie et se référant à son observation générale de 1999, la commission exprime l’espoir que le gouvernement sera en mesure de fournir de manière régulière des informations sur l’évolution de la question, de faire état dans un proche avenir d’une régression notable du travail clandestin des enfants en général et d’une amélioration sensible du respect des dispositions légales relatives à la protection des jeunes travailleurs en particulier.
Se référant également à son observation au titre de cette même convention, la commission prie le gouvernement de fournir des informations sur les points suivants.
1. Article 1 de la convention. La commission note, selon le rapport annuel général de 1996, qu'il est apparu nécessaire au cours des dernières années d'adopter une approche nouvelle afin d'obtenir des services administratifs rapides, productifs et modernes dans le domaine de la vie active et que la réorganisation des services d'inspection du travail devait être entreprise en 1997. Elle prie le gouvernement de fournir des informations sur les progrès accomplis à cet égard.
2. Article 11, paragraphe 1. Aménagement des bureaux. La commission note que, selon le rapport annuel général de 1996, les inspections du travail fonctionnent avec un nombre limité d'agents administratifs et ne disposent pas de moyens technologiques adéquats. Elle note en outre, toujours selon ce rapport, que l'un des objectifs essentiels de la réorganisation des services d'inspection du travail est de fournir des moyens modernes aux services administratifs, notamment des moyens informatiques. La commission prie le gouvernement de fournir des informations sur les améliorations concernant la dotation des inspecteurs du travail en moyens conformes aux exigences du service.
3. Articles 13, 17 et 18. Poursuites, sanctions, avertissements et avis. La commission prend note des indications fournies par le gouvernement dans son rapport en ce qui concerne les poursuites engagées et les sanctions prises en 1995 et 1996 à l'issue d'inspections administratives et d'hygiène et de sécurité, le nombre d'établissements présentant des carences, le nombre d'établissements enjoints de prendre des mesures correctrices immédiatement ou dans un délai raisonnable et le nombre de fermetures immédiates d'établissements. Dans son rapport, le gouvernement indique qu'en 1995 les inspections de sécurité et d'hygiène du travail ont donné lieu à des amendes d'un montant total de 13 462 940 000TL (livres turques) contre 38 976 270 000 TL en 1996) et que les inspections administratives ont donné lieu à des sanctions d'un montant total de 44 912 340 000 TL (33 060 825 000 TL en 1996), soit un montant total de 58 375 280 000 TL (contre 72 028 095 000 TL en 1996). A l'issue des inspections d'hygiène et de sécurité du travail, sur 22 508 établissements défaillants, 4 151 ont fait l'objet d'une amende, 12 203 ont été mis en demeure de corriger la situation dans des délais raisonnables; 5 690 ont été mis en demeure de prendre des mesures correctrices immédiatement et 14 fermetures ont été ordonnées (contre respectivement 27 093; 3 613; 4 563; 4 362 et 41 en 1996). A l'issue des inspections administratives, 8 208 constats d'infractions concernant 1 811 établissements ont été communiqués au bureau du procureur (contre respectivement 13 194 et 1 760 en 1996). La commission note également les déclarations du gouvernement selon lesquelles les informations et les chiffres révèlent que l'objectif fondamental de l'inspection n'est pas de punir les employeurs mais de les éduquer afin qu'ils réduisent au minimum, ou éliminent, dans la mesure du possible, les risques et nuisances. Par ailleurs, les employeurs doivent avoir conscience que le non-respect de la législation ne saurait être toléré en permanence.
La commission saurait gré au gouvernement d'indiquer si la législation prévoit que les auteurs d'infractions ou de négligences au regard des dispositions légales dont l'exécution incombe aux inspecteurs du travail, sont passibles de poursuites légales immédiates sans avertissement préalable, ou s'il est laissé à la libre décision des inspecteurs du travail de donner des avertissements ou des conseils au lieu d'intenter ou de recommander des poursuites.
4. Article 20, paragraphe 1. Rapport annuel général. La commission prie le gouvernement d'indiquer si le rapport annuel général de 1996 a été officiellement publié, combien d'exemplaires ont été tirés et selon quelles modalités une partie intéressée peut avoir accès à ce rapport.
Faisant suite à ses précédents commentaires, la commission prend note des informations communiquées par le gouvernement dans son rapport pour la période se terminant le 31 mai 1997, ainsi que du rapport général de l'inspection du travail pour 1996. Elle prend également note des observations de la Confédération turque des associations d'employeurs (TISK) et de la Confédération des syndicats turcs (TURK-IS).
1. Article 2 de la convention. Champ d'application du système national d'inspection du travail. La commission note que, dans son observation, la TURK-IS déclare qu'au nombre des établissements enregistrés en Turquie, il existe une multitude de petites entreprises difficiles à contrôler et à inspecter et que l'on estime à environ 4 millions le nombre des travailleurs employés clandestinement dans des centaines de milliers de petites entreprises sur l'ensemble du territoire. La commission note également que, de son côté, la TISK fait valoir combien il importerait de parvenir à l'enregistrement du secteur informel, du fait que seuls les établissements enregistrés peuvent être inspectés tandis que rien ne peut être fait à l'égard de ceux qui ne le sont pas. La commission exprime l'espoir que le gouvernement apportera une réponse à ces déclarations et fera connaître, en particulier, les mesures prises ou envisagées afin que le système d'inspection du travail soit étendu pour englober le travail accompli dans le secteur informel et, en particulier, le travail des enfants.
2. Article 5, paragraphe b). Collaboration. La commission note que, selon l'observation de la TURK-IS, il n'existe pas de collaboration systématique et effective entre les inspecteurs du travail et les travailleurs ou leurs organisations. La commission exprime l'espoir que le gouvernement fera connaître les arrangements pris en vue de promouvoir une telle collaboration.
3. Articles 10 et 16. Nombre d'inspecteurs du travail, visites des lieux de travail. La commission note que, selon l'observation de la TURK-IS, il est notamment impossible pour les inspecteurs du travail de s'acquitter effectivement de leur mission et d'inspecter les lieux de travail aussi régulièrement et de manière aussi efficace que le prévoit la convention avec seulement quelque 400 inspecteurs attachés à l'Institut d'assurance sociale et 633 attachés au ministère du Travail et de la Sécurité sociale. La commission rappelle à cet égard que, dans ses précédents commentaires, elle avait demandé au gouvernement de fournir des informations sur les mesures prises ou envisagées afin que les inspecteurs soient assez nombreux pour que l'inspection du travail puisse s'acquitter de sa mission de manière efficace et pour garantir que les lieux de travail soient inspectés aussi souvent et de manière aussi approfondie que nécessaire. Elle note que, conformément aux informations communiquées par le gouvernement, la liste des effectifs du Conseil de l'inspection du travail du ministère du Travail et de la Sécurité sociale comporte 1 020 postes (355 inspecteurs en chef, 405 inspecteurs et 260 inspecteurs adjoints). En 1996, les effectifs comptaient 690 personnes, dont 348 inspecteurs en chef, 180 inspecteurs et 162 inspecteurs adjoints (contre un total de 698 en 1995, correspondant à 353, 182 et 163). La commission note également qu'en 1996 il y a eu 41 194 inspections administratives (contre 35 193 en 1995), 32 003 inspections de sécurité et d'hygiène (contre 28 686 en 1995) ainsi qu'un certain nombre d'inspections programmées spécialement dans l'industrie de la construction; les installations pétrolières; les manufactures de chaussures de la province de Gazyantep; les installations de production et de remplissage d'oxygène liquide; l'industrie textile; la manufacture et la production des tapis; les établissements de santé; le secteur alimentaire de la province d'Ankara et des districts voisins. Compte tenu de ce qui précède, la commission exprime l'espoir que le gouvernement fera connaître les mesures prises ou envisagées afin de pourvoir les postes vacants dans l'inspection du travail, de sorte que le pourcentage annuel des lieux de travail et des salariés ayant effectivement été inspectés progresse. Elle exprime également l'espoir que le gouvernement continuera de fournir des informations sur les nouvelles inspections programmées spécialement ainsi que sur les répercussions des inspections effectuées par le passé.
4. Article 20, paragraphe 1. Rapport annuel général. Notant que, selon l'observation de la TURK-IS, le rapport annuel général sur les travaux des services d'inspection n'est pas publié d'une manière qui permettrait une évaluation fiable de l'inspection, la commission exprime l'espoir que le gouvernement fournira des informations en réponse à cette allégation.
Se référant également à son observation au titre de cette convention, la commission prie le gouvernement de fournir des informations sur les points suivants.
1. Articles 20 et 21 de la convention. La commission note avec intérêt les rapports annuels d'inspection pour 1993 et 1994. Elle espère que le gouvernement continuera de transmettre au Bureau, dans les délais fixés par la convention, des rapports annuels d'inspection contenant toutes les informations requises par celle-ci.
2. Articles 16 et 21 c). La commission prend note des informations contenues dans le rapport annuel d'inspection du travail pour 1993 selon lesquelles 35 254 visites d'inspection ont été effectuées (contrôle général, contrôle de la santé et de la sécurité des travailleurs, etc.) dans des lieux de travail employant quelque 2 millions de travailleurs, soit 53 pour cent du nombre total de travailleurs, qui serait de 3,7 millions. Elle note que les chiffres correspondants pour 1994 ont été ramenés respectivement à 31 089 visites d'inspection, couvrant 965 000 travailleurs, soit 25 pour cent du nombre total (3,8 millions). Elle prie le gouvernement de fournir des informations sur le nombre total des lieux de travail relevant du champ de compétence de l'inspection et sur le nombre de travailleurs qui y sont employés. A cet égard, la commission prend note, à propos des inspections concernant la santé et la sécurité, des informations contenues dans les rapports annuels d'inspection du travail pour 1993 et 1994, selon lesquelles, en raison de l'insuffisance des informations sur le nombre de lieux de travail nécessitant une inspection, il n'est pas possible de déterminer le pourcentage de lieux de travail couverts par ces inspections. La commission note qu'à partir de 1994 les données sur les lieux de travail soumis à inspection devaient être recueillies et traitées par ordinateur. La commission espère que toute amélioration trouvera son expression dans les rapports annuels d'inspection du travail et que le gouvernement fournira des informations sur les progrès accomplis dans le domaine de l'identification des lieux de travail.
3. Article 17. La commission note que la TISK réitère son point de vue, à savoir que les inspections devraient être effectuées dans un esprit éducatif plutôt que critique et de manière à ce que la production sur le lieu de travail ne soit pas perturbée. La commission rappelle que, en vertu de la convention, le non-respect des dispositions légales entraîne des poursuites immédiates et qu'il est laissé à la discrétion des inspecteurs du travail de donner un avertissement et un conseil au lieu d'engager ou de recommander des poursuites.
La commission prend note des informations fournies par le gouvernement dans son rapport pour la période se terminant en juin 1995. Elle prend également note des observations formulées par la Confédération turque des associations d'employeurs (TISK) et par la Confédération des syndicats turcs (TURK-IS).
1. Articles 10 et 16 de la convention. Dans ses observations, la TURK-IS allègue que, compte tenu du nombre d'inspecteurs dont il dispose, l'inspection n'est pas en mesure de s'acquitter efficacement de sa tâche ni d'inspecter les lieux de travail aussi régulièrement et aussi soigneusement que le prescrit la convention, de sorte que l'emploi clandestin et le travail au noir sont largement répandus et étaient estimés à 4 millions de travailleurs en 1994, dont les enfants en dessous de l'âge minimum requis pour pouvoir travailler. Se référant plus spécifiquement à l'activité d'inspection de l'Association de sécurité sociale (SSA), la TURK-IS déclare que 415 inspecteurs de la SSA doivent effectuer toutes sortes d'inspections demandées par cette association et qu'exigent les 610 000 lieux de travail déclarant leurs employés, en sorte que les inspections concernant le travail clandestin sont effectuées en grande partie à la suite d'une plainte. Le syndicat considère que le nombre d'inspecteurs du travail relevant du ministère du Travail et de la Sécurité sociale et les pouvoirs qui leurs sont conférés sont loin de suffire pour garantir une activité d'inspection du travail conforme à ce que prescrit la convention.
La commission relève que la TISK estime pour sa part que l'on est parvenu à une conformité totale avec la convention; des mécanismes adéquats ont été créés pour contrôler les conditions de travail sur site ainsi que la protection des travailleurs, et un grand nombre d'hommes et de femmes ont été nommés inspecteurs à cette fin.
La commission espère que le gouvernement fournira ses commentaires sur les allégations de la TURK-IS, ainsi que des informations sur les mesures prises ou envisagées afin d'assurer que le nombre d'inspecteurs soit suffisant pour permettre à l'inspection du travail de s'acquitter efficacement de sa tâche et d'inspecter les lieux de travail aussi souvent et aussi soigneusement qu'il est nécessaire.
2. Article 3, paragraphe 1 a). La commission relève, d'après le rapport annuel d'inspection du travail, qu'un vaste programme d'inspection a été mis en oeuvre dans les chantiers de désossage de navires dans la région d'Aliaga. D'après ce rapport, les règlements régissant l'activité de ces chantiers ne sont pas respectés, et la santé et la sécurité des travailleurs sont exposées, pendant ce processus de désossage, à des dangers divers: incendies, explosions, poussière d'amiante. La commission note que les inspections devaient se poursuivre en 1994 et que l'on cherchait à résoudre les problèmes en question en révisant lesdits règlements. La commission espère que le gouvernement fournira des informations sur les résultats obtenus grâce à l'activité d'inspection, sur la révision des règlements et sur les mesures prises pour assurer l'application des dispositions pertinentes.
La commission a pris note du rapport du gouvernement pour la période du 1er juillet 1994 au 30 juin 1995 reçu le 24 novembre 1995; des observations de la Confédération des syndicats turcs (TURK-IS) et de l'Association des employeurs turcs étaient jointes au rapport. La commission diffère l'examen de l'application de la convention, en attendant la traduction des commentaires des organisations d'employeurs et de travailleurs présentés en langue turque.
Articles 20 et 21 de la convention. Dans ses commentaires précédents, la commission a noté que le rapport annuel d'inspection pour 1988 n'avait pas encore été publié et que les statistiques des infractions commises et des sanctions imposées n'avaient pas été communiquées. Elle prend note à présent du rapport d'activité de l'Inspection du travail, comprenant certaines statistiques pour les années 1984 à 1991 et reçues au BIT en novembre 1991. Le gouvernement déclare d'autre part que les rapports annuels depuis 1986 seront publiés aussitôt que possible, et que le rapport pour cette année le sera avant un an. La commission espère que le gouvernement publiera et communiquera les rapports annuels d'inspection requis par la convention et qu'ils porteront sur toutes les statistiques qui y sont énoncées, notamment quant aux établissements assujettis au contrôle et au nombre des travailleurs occupés dans ces établissements, aux infractions et sanctions, ainsi qu'aux maladies professionnelles (article 21 c), e) et g)).
Articles 10, 11 et 16. Le gouvernement indique que, compte tenu du volume croissant du travail, de l'effectif des inspecteurs en fonction et du manque de moyens et d'équipement, l'efficacité des responsabilités exercées en conformité avec la loi est à la baisse. La commission a également relevé les commentaires de la Confédération turque des associations d'employeurs (TISK), selon laquelle les dispositions légales applicables ont été, en l'absence d'une coordination à grande échelle, mises en oeuvre selon des évaluations subjectives et divergentes. Elle note à cet égard l'indication du gouvernement selon laquelle, bien qu'aucun problème ne se soit présenté dans l'application de la convention au cours de la période de rapport, le nouveau règlement d'inspection n'a toujours pas été publié. La commission espère que le prochain rapport montrera la manière dont le gouvernement fait face à ces difficultés.
Articles 7 et 9. La TISK appelle également l'attention sur l'importance d'une éducation continue du personnel de l'inspection, compte tenu du développement de l'industrie, ainsi que des relations professionnelles. Prière d'indiquer les mesures prises ou proposées afin de faire progresser l'application de ces articles.
Article 17. La TISK estime d'autre part que les inspections devraient provoquer l'initiative et servir de guide: de son point de vue, leur but n'est de punir les employeurs ni d'encombrer les entreprises de nouveaux problèmes. La commission rappelle qu'en vertu de la convention les personnes qui n'observent pas les dispositions en vigueur seront passibles de poursuites légales immédiates et que, toutefois, il est laissé à la décision des inspecteurs de donner des avertissements ou des conseils au lieu d'intenter des poursuites. Prière d'indiquer la manière dont cet article est appliqué dans la pratique.
Articles 20 et 21 de la convention. La commission a pris note des informations statistiques pour 1988 portant sur les sujets énumérés à l'article 21 de la convention (à l'exception des statistiques des infractions commises et des sanctions imposées). Elle espère que le rapport annuel d'inspection pour 1988 sera bientôt publié et communiqué au BIT.