Préambule
La Conférence générale de l’Organisation internationale du Travail,
Convoquée à Genève par le Conseil d’administration du Bureau international du Travail, et
s’y étant réunie le 5 juin 2017 en sa 106e session;
Réaffirmant le principe énoncé dans la Constitution de l’Organisation internationale du
Travail (OIT), selon lequel une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur
la base de la justice sociale;
Rappelant la Déclaration de Philadelphie (1944), la Déclaration universelle des droits de
l’homme (1948), la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au
travail et son suivi (1998) et la Déclaration de l’OIT sur la justice sociale pour une
mondialisation équitable (2008);
Tenant compte de la nécessité de réviser la recommandation (no 71) sur l’emploi
(transition de la guerre à la paix), 1944, afin d’élargir son champ d’application et de
donner des orientations à jour sur le rôle de l’emploi et du travail décent dans la
prévention, le redressement, la paix et la résilience dans les situations de crise
résultant de conflits et de catastrophes;
Considérant l’impact et les conséquences des conflits et des catastrophes sur la pauvreté
et le développement, les droits humains et la dignité, le travail décent et les
entreprises durables;
Reconnaissant l’importance de l’emploi et du travail décent pour promouvoir la paix,
prévenir les situations de crise résultant de conflits et de catastrophes, permettre le
redressement et renforcer la résilience;
Reconnaissant que les pays qui accueillent des réfugiés peuvent ne pas être en situation
de conflit ou de catastrophe;
Soulignant la nécessité de garantir le respect de tous les droits humains et la primauté
du droit, y compris le respect des principes et droits fondamentaux au travail et des
normes internationales du travail, en particulier des droits et principes pertinents
pour l’emploi et le travail décent;
Considérant la nécessité de reconnaître que les crises affectent différemment les femmes
et les hommes et l’importance capitale de l’égalité entre les sexes et de
l’autonomisation des femmes et des filles pour promouvoir la paix, prévenir les crises,
permettre le redressement et renforcer la résilience;
Reconnaissant l’importance d’élaborer, par le biais du dialogue social, des réponses aux
situations de crise résultant des conflits et des catastrophes, en consultation avec les
organisations d’employeurs et de travailleurs les plus représentatives et, selon qu’il
convient, avec les organisations appropriées de la société civile;
Notant l’importance de créer ou de rétablir un environnement favorable à des entreprises
durables, en tenant compte de la résolution et des conclusions concernant la promotion
d’entreprises durables adoptées par la Conférence internationale du Travail à sa 96e
session (2007), et en particulier aux petites et moyennes entreprises, pour stimuler la
création d’emplois, le redressement de l’économie et le développement;
Affirmant la nécessité d’élaborer des mesures de protection sociale et de les renforcer
afin de prévenir les crises, permettre le redressement et renforcer la résilience;
Reconnaissant le rôle de services publics accessibles et de qualité dans le redressement
de l’économie, le développement, les efforts de reconstruction, la prévention et la
résilience;
Soulignant la nécessité de la coopération internationale et des partenariats entre
organisations régionales et internationales pour garantir des efforts conjoints et
coordonnés;
Après avoir décidé d’adopter diverses propositions relatives à l’emploi et au travail
décent au service de la paix et de la résilience, question qui constitue le cinquième
point à l’ordre du jour de la session;
Après avoir décidé que ces propositions prendraient la forme d’une recommandation,
adopte, ce seizième jour de juin deux mille dix-sept, la recommandation ci-après, qui
sera dénommée Recommandation sur l’emploi et le travail décent pour la paix et la
résilience, 2017.