Le port de Gênes: s'étendant sur 20 km de côtes, c'est le premier port de marchandises d'Italie. Avec environ 60 000 employés, il est aussi le principal pourvoyeur d'emplois de la province ligurienne. Photo:BIT/Crozet M.
Avec plus 25,4 millions de tonnes de marchandises traitées en 2004, le port de Gênes tient une position de leader parmi les principaux ports de Méditerranée. Photo:BIT/Crozet M.
Le Lieutenant Paolo Leone, garde-côte, est l'un des trois officiers en charge du contrôle par l'Etat du port («OCEP»). Les OCEP sont des officiers spécialement entraînés et autorisés à mener des inspections sur les navires étrangers qui entrent au port. Leurs inspections ont pour but de s'assurer du respect des normes internationales en matière de sécurité des navires, de prévention de la pollution marine et de conditions de vie et de travail décentes pour les marins. Photo:BIT/Crozet M.
En cette journée de fin septembre, le garde-côte débute sa tournée d'inspection par ce qui semble être un navire en bon état. Photo:BIT/Crozet M.
Ces inspections dans les ports étrangers viennent compléter et renforcer celles que doivent mener sur ces bateaux leur Etat du pavillon. C'est le deuxième navire que contrôle le Lieutenant Leone aujourd¿hui. Il espère que ce navire présentera aussi peu de problèmes qu'on peut le penser à première vue. Photo:BIT/Crozet M.
Le «Y M Orchid», un navire cargo de 275 mètres de long, de construction récente, battant pavillon panaméen, est en parfait état. Photo:BIT/Crozet M.
Quand on lui demande ce qu'il pense de ces inspections, le Capitaine Sheng-Jou Yau, maître du navire, déclare: «Nous subissons trop de contrôles de l'Etat du pavillon et de l'Etat du port en fonction de différents accords régionaux alors que les normes sont plus ou moins les mêmes». Photo:BIT/Crozet M.
A ce point de la discussion, un jeune marin, Mlle Wang Chung-Hai, nous rejoint... La jeune élève brise bien des stéréotypes. Elle figure parmi les 1 à 2 pour cent de femmes marins et espère devenir un jour l'une des rares femmes officiers ou capitaines de navire. Photo:BIT/Crozet M.
Le navire que nous visitons ensuite avec le Lieutenant Leone est assez différent. Photo:BIT/Crozet M.
Comme il est en réparation, le Lieutenant ne peut pas effectuer une inspection en bonne et due forme, mais il le fera certainement quand les travaux de soudure et de peinture seront terminés. A bord, on trouve une affiche impressionnante: «Certains espaces fermés de ce navire peuvent contenir une atmosphère dangereuse pour la santé». Photo:BIT/Crozet M.
Un euphémisme pour cet enfer dantesque - c'est à peu près l'impression que donne l'un des techniciens qui émerge soudain de l'une des trappes donnant accès au fond du navire vêtu de sa tenue imperméable. Photo:BIT/Crozet M.
Son masque le protège contre les vapeurs empoisonnées émanant de la cale. Photo:BIT/Crozet M.
Selon le Lieutenant Leone, ce sont des «carences» qui peuvent déboucher sur une immobilisation du navire. A Gênes, 25 des 82 navires inspectés dans le cadre d'un contrôle par l'Etat du port ont été immobilisés en 2007. Interrogé au sujet du pire navire qu'il ait jamais vu, il déclare: «Quand j'étais encore élève officier, j'ai accompagné un inspecteur sur un navire où même le canot de survie n'était pas en état de marche». Photo:BIT/Crozet M.
Bien que certains observateurs pensent que les contrôles par l'Etat du port soient devenus inutiles, c'est tout le contraire. Après plusieurs années de diminution des taux d'immobilisation dans l'Union européenne, les deux dernières années ont connu un renversement de tendance et une nouvelle hausse des immobilisations. Avec l'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie au Protocole en 2007, les 27 Etats membres de l'accord ont mené 22 875 inspections en 2007. Pour la deuxième année consécutive, le nombre d'immobilisations a augmenté, de 944 en 2005, de 1 174 en 2006 et de 1 250 en 2007. Photo:BIT/
Certains domaines révèlent des carences plus nombreuses qu'en 2006: la certification des équipages (15,4 pour cent), la sûreté (6,5 pour cent), la sécurité (5,4 pour cent), la pollution marine et l'environnement (13,9 pour cent), les conditions de vie et de travail (16,3 pour cent), les problèmes opérationnels (19,2 pour cent) et de gestion (50,9 pour cent). Photo:BIT/Crozet M.
Depuis sa création en 1919, l'OIT a beaucoup oeuvré pour garantir des conditions de vie et de travail décentes aux gens de mer, à bord comme à terre. Une étape clé a été franchie en 2006 lorsque la Conférence internationale du Travail a adopté une nouvelle convention majeure, la convention du travail maritime (Maritime Labour Convention - MLC), 2006, qui a consolidé et mis à jour presque tous les instruments du travail maritime existants. Elle contient aussi une importante section consacrée au renforcement du respect et de la mise en oeuvre de ses dispositions à travers un système efficace d'inspections et de certifications des navires par l'Etat du pavillon et à travers les contrôles par l'Etat du port. La MLC, 2006, entrera en vigueur douze mois après sa ratification par au moins 30 Etats Membres de l'OIT détenant une proportion d'au moins 33 pour cent du tonnage brut mondial des navires. Jusqu'à présent, elle a été ratifiée par trois grands Etats du pavillon représentant près de 20 pour cent du tonnage brut mondial. Un grand nombre d¿autres pays ont déjà pris des mesures en faveur de sa ratification. L'adoption de directives relatives aux inspections par l'Etat du pavillon et par l'Etat du port le mois dernier à Genève a été considérée comme une avancée significative en ce sens. Photo:BIT/Crozet M.
«Quand nous regardons le monde maritime du point de vue des OCEP, nous voyons encore des marins naviguer sur des bateaux dangereux et pollueurs, travailler et vivre dans des conditions qui sont très inférieures aux normes internationales minimales. Je crois que les nouvelles directives de l'OIT sur l'inspection par l'Etat du pavillon et celles relatives aux agents chargés du contrôle par l'Etat du port, combinées avec la convention du travail maritime 2006 qui les sous-tend, peuvent relever ces défis et tracer un avenir serein», conclut Cleopatra Doumbia-Henry, Directrice du Département des normes internationales du travail au BIT. Photo:BIT/Crozet M.
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