Un nouveau départ pour les femmes de Tiola : Comment ACCEL Africa brise le cycle du travail des enfants.
Le programme mise en œuvre par les partenaires du BIT à travers ACCEL Africa consiste au financement des activités génératrices de revenus au profits des femmes ayant des enfants qui était précédemment soumis au travail forcé.
Awa Diallo
Awa Diallo, 40 ans, femme au foyer et mère de quatre enfants (1 garçon et 3 filles), est bénéficiaire du projet ACCEL Africa. Agricultrice auparavant de son état, elle est actuellement commerçante. « Je vivais de l’agriculture, je cultivais du mil et des arachides avec mes enfants pour subvenir à nos besoins. Les enfants ne partaient pas à l’école », confie-t-elle assis sous l’ombre d’un manguier.Grâce au projet, les enfants de Awa ont abandonné l’agriculture pour se consacrer à l’école. « Les gens du projet sont venus nous voir pour trouver des solutions à l’éducation des enfants et leur retrait dans le travail des enfants. Nous avons été sélectionnées pour bénéficier d’un appui financier. En contrepartie, les enfants ont eu la possibilité d’aller à l’école. C’était une bonne chose pour nous étant donné que l’avenir des enfants se prépare à l’école. »
L’intervention du projet a également consisté à sensibiliser les communautés sur les effets négatifs du travail des enfants a travers de VIAMO, qui a contribué à la formation des agricultrices et des agents de terrain aux problématiques du travail des enfants, par le biais d’une plateforme d’apprentissage numérique accessible à partir de simples téléphones portables.
En sus de cet aspect, il y a eu un volet de formation professionnelle. Un groupe de femmes du village de Tiola a été formé dans la production du savon. Le groupement a reçu le matériel pour produire du savon local qui est vendu à un prix très abordable au profit de la communauté.
Ami Coulibaly
Ami Coulibaly, 35 ans, mère de quatre enfants (3 garçons et 1 fille), fait également partie des femmes bénéficiaires du Programme d’appui aux moyens de subsistance des communautés productrices. Tous ses enfants ont été scolarisés à la suite de l’intervention du projet. Elle raconte toute fière que « le projet nous a été d’une assistance très utile. En plus de la formation dont nous avons bénéficiée et de la scolarisation de nos enfants, le projet nous a permis de mettre en place une tontine où nous cotisons chaque mois. Les fonds récoltés permettent aux membres de souscrire à des prêts pour entreprendre des activités. J’ai été choisie comme caissière et j’ai la charge de la gestion des fonds. Une fois le prêt contracté, il est remboursé après 3 mois. Ces prêts permettent aux membres de diversifier leurs activités ou de les renforcer »Avant, les enfants ne partaient pas à l’école, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Dans le cadre du projet, en plus de la savonnerie, nous fabriquons également des bouillies améliorées pour les enfants à base de nos céréales produite localement. La savonnerie a eu un impact certain sur l’hygiène générale, à l’école, les enseignants exigent aux enfants de se laver avant de prendre part aux cours. Les prêts de la tontine permettent aux femmes d’être de plus en plus autonomes en diversifiant leurs activités. ."
Tata Sanogo, la présidente du groupement des femmes du village de Tiola
Awa Diallo a reçu un prêt de 150 000 francs CFA auprès de la tontine. Cette somme qu’elle estime très importante lui a permis de renforcer ses activités. « Grâce à cet argent, j’ai loué un tracteur pour labourer mon champ et j’ai aussi payé des intrants agricoles. Avec le reste de l’argent, j’ai payé du bétail et des petites choses pour mon commerce . Il y a quelques jours, j’ai remboursé le prêt et aujourd’hui mon business se porte bien ».
ACCEL Africa: Un projet du BIT financer par le Pays-Bas pour accélérer l'action pour l'elimination du travail des enfants dans la chaine d'approvisionnement en Afrique par le biais d’actions ciblées dans certaines chaines d’approvisionnement en Côte d’Ivoire, en Egypt, au Malawi, au Mali, au Nigeria et en Ouganda.
