Ouverture de la 2ème Conférence régionale THAMM sur les programmes de mobilité de la main-d'œuvre entre l'Afrique du Nord et l'Europe

Communiqué de presse | 30 janvier 2023
LE CAIRE, 30 JANVIER 2023 - Le ministère égyptien des Affaires étrangères, le ministère marocain de l'Inclusion Économique, des Petites Entreprises, de l'Emploi et des Compétences, le ministère tunisien de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, la délégation de l'Union européenne en Égypte, l'ambassade d'Allemagne au Caire, l'Organisation internationale du travail et l'Organisation internationale pour les migrations, ont ouvert le lancement de la deuxième conférence régionale du programme "Pour une approche globale de la gouvernance de la migration et de la mobilité de main-d’œuvre en Afrique du Nord » (THAMM)

L'objectif de la conférence régionale intitulée : « Programmes de mobilité de la main-d'œuvre entre l'Afrique du Nord et l'Europe : il est temps de tirer des leçons et de créer de nouveaux partenariats et compétences », est de réunir les décideurs et les principales parties prenantes des deux régions pour réfléchir aux principaux éléments stratégiques et opérationnels de l'amélioration des partenariats en matière de migration de main-d'œuvre et de mobilité de la main-d'œuvre. La conférence accueillera plus de 250 participants des pays d'Afrique du Nord et d'Europe.

Pendant la Conférence des représentants gouvernementaux, des partenaires sociaux et des universitaires égyptiens, marocains et tunisiens ainsi que l'Organisation internationale du travail, l'Organisation internationale pour les migrations, l'Agence allemande pour la coopération internationale, l'Agence belge de développement, l'Office française pour l’immigration et l'intégration, l'Union européenne, les États membres de l'Union européenne, la Fondation européenne pour la formation et le Centre de recherche conjointe, l'OCDE et les experts internationaux, vont partager les dernières observations des politiques et l’émission des recommandations clés sur les futurs partenariats pour la mobilité de talents et de compétences.

Il est à mentionner que le programme THAMM est un programme de coopération internationale lancé en 2019. Son financement total s'élève à 35 millions d'euros couvrant Trois pays partenaires (Égypte, Maroc et Tunisie). Il est mis en œuvre conjointement par l’Organisation internationale du travail, l'Organisation internationale pour les migrations, l'Agence allemande pour la coopération internationale (GIZ), l'Agence belge de développement (ENABEL) et l'Office français de l’immigration et de l'intégration (OFII). Ce programme est financé par l'Union européenne, dans le cadre de la fenêtre Afrique du Nord du Fonds fiduciaire européen d'urgence pour l'Afrique (EUTF), avec un cofinancement par le ministère Fédéral allemand pour la coopération économique et le développement.

Au cours de la quatrième année de sa mise en œuvre, le programme adopte une approche holistique relative à la migration de la main d’œuvre et comprend une dimension technique en matière des cadres de gouvernance, de reconnaissance des qualification des compétences et en matière de données statistiques et systèmes d'information, en plus de ce qui est lié aux bénéficiaires finaux où le programme soutient l’intégration des travailleurs étrangers sur les marchés du travail nord-africains et la mise à disposition une assistance aux travailleurs nationaux cherchant du travail à l'étranger en Europe. Le programme appuie également les programmes pilotes de mobilité de la main-d'œuvre en cours de mise en œuvre par la GIZ, ENABEL et l’OFII.

Dans son discours d'ouverture, Son Excellence l'Ambassadeur Ehab BADAWY,  Ministre adjoint, Ministre des affaires multilatérales et de la sécurité internationale au Ministère des affaires étrangères égyptien a déclaré que « L'Égypte tient à renforcer les cadres institutionnels liés à la réinsertion des jeunes et à développer leurs capacités conformément aux exigences des marchés intérieurs et extérieurs ». Il a souligné que « le partenariat dans le transfert de main-d'œuvre doit passer par des projets à long terme basés sur l'investissement dans la formation dans les pays d'origine, ce qui rend son bénéfice plus durable et contribue à former un plus grand nombre de jeunes et à les qualifier pour travailler dans les marchés internationaux, et que le succès de la coopération dans le domaine mobilité de la main-d'œuvre ne peut être atteint seulement en signant des accords entre les gouvernements, mais cela nécessite également une communication avec tous les acteurs concernés pour s'assurer que les besoins du secteur privé sont satisfaits, ainsi que de veiller à ce que les immigrés bénéficient de toutes les garanties de protection sociale. »

Pour sa part, M. Kamal HACHOUMY, Secrétaire Général du ministère de l'Inclusion économique, des Petites Entreprises, de l'Emploi et des Compétences, et chef de la délégation marocaine, a affirmé que « le Royaume du Maroc, avec ses obligations internationales et régionales, considère la question de l'immigration entrante comme une opportunité à travers laquelle l'élément humain entrant est qualifié pour qu'il puisse être bénéfique à la société marocaine en y étant intégré, et être bénéfique à son pays d'origine en transférant l'expérience et capacités acquises. De même pour les Marocains qui partent travailler hors du Royaume, car ils constituent une priorité absolue pour le gouvernement marocain, qui a été chargé de les former et de les qualifier afin qu'ils soient les meilleurs ambassadeurs pour leur pays et en étant mieux utiles et coopérants avec les pays qui les reçoivent. Ceci en application des directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en tant que leader de l'Union Africaine dans le domaine de la migration à travers la coopération sud - Sud, et selon une vision intégrée culturellement, économiquement et socialement. M. Kamal HACHOUMY a également souligné que « la nécessité d'aborder en permanence le phénomène migratoire, avec ses différentes composantes, notamment en matière de circulation, d'éducation, de formation et de savoir, afin d'assurer la mise en place d'une gouvernance conjointe des migrations, basée sur des concepts et des fondements renouvelables et interactifs, qui en font une source d'investissement dans le capital humain, le développement de l'économie et la création de richesses matérielles et immatérielles, et non une source de menace sécuritaire et de perturbation économique et sociale pour les pays concernés ».

Son Excellence Monsieur Nasreddine NSIBI, Ministre tunisien de l'Emploi et de la Formation Professionnelle a précisé dans son intervention qu’il faut œuvrer à trouver des solutions de développement conjointes entre les pays d'origine et les pays d'accueil pour réduire le chômage des jeunes et leur permettre de s'insérer dans le marché du travail ou de créer des projets économiques pour leur propre compte, fait partie des solutions possibles à la migration irrégulière qui nécessite un traitement complet de ses causes. Monsieur NSIBI a également souligné que l'emploi à l’international représente un axe important des politiques publiques de l'emploi en Tunisie, et que dans ce cadre, des mécanismes de gouvernance ont été mis en place pour mieux gérer le marché du travail et trouver des solutions pratiques pour simplifier et organiser les procédures législatives et administratives de manière à créer un climat propice aux investissements nationaux et internationaux, permettant la création d'emplois pour les jeunes de tous les niveaux. Il a ajouté que le capital humain est l'une des richesses les plus importantes de la Tunisie, et que plusieurs travaux sont en cours d’implémentation pour améliorer la qualification des ressources humaines afin de mieux répondre aux demandes du marché du travail national et international.

Son Excellence l'Ambassadeur Christian BERGER, Chef de la délégation de l'Union européenne en Égypte a, pour sa part souligné que l'année 2023 est l'année européenne des "compétences". L'UE s'est engagée à soutenir la migration légale et la mobilité de la main-d'œuvre, y compris depuis l'Égypte, par le biais de partenariats pour la mobilité des talents. Le programme THAMM est un projet pilote et un bon exemple de l'approche "Team Europe" avec l'Allemagne, l'Organisation internationale du travail et l'Organisation internationale pour les migrations, en coopération avec l'Égypte pour mieux répondre aux besoins en compétences du marché du travail européen au profit de tous les partis.

M. Holger ILLI, Premier Conseiller à l'ambassade d'Allemagne au Caire a mentionné que « Nous voulons que la migration de main-d'œuvre ait un impact positif sur le développement. La lettre " H" dans THAMM indique le mot "Holistique », reflétant notre conviction que la migration de main-d'œuvre doit être gérée collectivement pour obtenir des résultats gagnant-gagnant et réduire les risques pour les migrants eux-mêmes et les pays partenaires.

M. Eric Oechslin, Directeur du Bureau l'Organisation internationale du travail en Égypte, a confirmé que « des programmes tels que THAMM ont renouvelé les modèles d'intervention qui promeuvent des services publics d'emploi durables ainsi que la capacité d'anticipation des compétences entre les institutions gouvernementales et les partenaires sociaux. L’objectif est de construire une nouvelle génération de partenariats pour la mobilité de la main-d'œuvre entre l'Afrique du Nord et l'Europe qui ne répondent pas seulement aux attentes des employeurs, mais protègent et respectent les droits des travailleurs migrants et disposent de suffisamment de flexibilité pour faire face aux défis liés à l'avenir du travail, notamment en ce qui concerne le verdissement de notre économie et la possibilité de l'emploi des jeunes. »

Enfin, M. Carlos Oliver Cruz, Chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations en Égypte, a souligné qu’il est « important de travailler collectivement pour explorer la possibilité de construire à l'avenir des partenariats pour transférer des compétences entre l'Afrique du Nord et l'Europe. Il est maintenant temps de s'éloigner des programmes unilatéraux traditionnels et de travailler au renforcement des accords bilatéraux et multilatéraux entre les pays. »

Cette conférence régionale est mise en œuvre par les composantes de l'Organisation internationale du travail / Organisation internationale pour les migrations et l'Agence allemande pour la coopération internationale et est financée par l'Union européenne et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement et soutenue par l'Agence belge de développement et l'Office français de l’immigration et de l'intégration.

Ci-joint l'agenda et la Note conceptuelle