Le projet VZF de l’OIT lance l’étude sur l’analyse des facteurs incitatifs et des contraintes pour l’amélioration de la Sécurité et de la Santé au Travail dans la chaîne de valeur de la construction à Madagascar

Article | 26 août 2021
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Fonds Vision Zéro (VZF en anglais), une étude concernant les facteurs incitatifs et les contraintes pour l’amélioration de la Sécurité et de la Santé au Travail (SST) dans le secteur de la construction a été lancée. En effet, le projet VZF, qui s’inscrit dans le Programme phare Sécurité et Santé pour tous de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a pour principal objectif de réduire les accidents de travail, les maladies professionnelles ainsi que les décès liés au travail. A Madagascar, le projet œuvre particulièrement dans les chaînes d’approvisionnement de la construction et du textile au sein desquelles les lieux de travail revêtent des contextes particuliers.

Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics qui compte plus de 200 000 travailleurs se caractérise par un environnement de travail dangereux. Les chantiers de construction présentent, en effet, des conditions de travail particulièrement physiques et intenses. Les travailleurs et travailleuses font quotidiennement face à des situations dangereuses telles que le travail en hauteur, l’exposition aux produits chimiques, la manutention de charges lourdes sans oublier la circulation d’engins routiers. Les statistiques confirment également ces constats inquiétants étant donné que près de 10% des accidents de travail déclarées à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale surviennent dans le secteur de la construction. Par ailleurs, cela est sans compter les milliers de travailleurs et travailleuses qui évoluent dans les petites entreprises de construction informelles.

Face à ce contexte spécifiquement critique, l’étude commanditée par l’OIT a ainsi pour but de réaliser un état des lieux de la situation de la SST dans le BTP à Madagascar. Elle permettra notamment de mettre en avant les caractéristiques spécifiques de ce secteur qui présagent des risques ou des opportunités pour une amélioration des conditions de travail des salariés en matière de prévention. A partir de cette analyse, des axes d’amélioration pourront être formulées afin d’assurer l’intégrité physique et la vie des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses du secteur de la construction.

Des études similaires ont déjà été menées par l’OIT par le passé. En 2017, une analyse des facteurs incitatifs et des contraintes pour l’amélioration de la SST dans la chaîne d’approvisionnement du litchi a été lancée. De même, en 2019, une analyse entreprise au niveau du secteur du textile avait permis de mettre en avant les risques et dangers professionnels à chaque étape de la chaîne de valeur mais également de dévoiler les facteurs déterminants et les causes profondes des pratiques.

L’atelier qui s’est tenu ce mercredi 25 août 2021 à l’Hôtel Colbert a marqué le lancement officiel de cette étude. Cet évènement a réuni toutes les parties prenantes-clés qui seront consultées pour la collecte des données qui enrichiront l’étude : entre autres, les ministères en charge du travail et des travaux publics, les représentants du Syndicat des Entrepreneurs du BTP (SEBTP), les représentants des travailleurs, etc. C’était aussi une occasion de leur présenter officiellement les consultants en charge de l’étude ainsi que la démarche méthodologique qui sera adoptée.

A l’issue de cette étude, un rapport relatif aux résultats sera présenté lors d’un atelier national tripartite de restitution et de validation qui réunira une nouvelle fois les parties prenantes concernées.