Améliorer la collecte et la production de statistiques sur les migrations de main-d'œuvre en vue de l'élaboration de politiques fondées sur des données factuelles

Il est urgent d’améliorer la collecte, l’analyse et la diffusion de données sur les migrations de main-d’œuvre afin de garantir des possibilités de migration sûres, ordonnées et régulières aux travailleurs migrants, leur intégration dans les pays de destination ainsi que leur réintégration dans les pays d’origine à leur retour. Les politiques fondées sur des données factuelles reposent sur des statistiques sur les migrations de main-d'œuvre, des systèmes d'information sur le marché du travail et des évaluations des besoins en main-d'œuvre relatives à l'offre et à la demande sur le marché du travail (aux niveaux sectoriel et professionnel) des travailleurs migrants. Il est également extrêmement utile pour faciliter l’adéquation entre travail et compétences. Les statistiques sur les migrations de main-d'œuvre sont nécessaires pour garantir leur harmonisation avec les politiques de l'emploi, de la protection sociale, de l'éducation / formation et du développement. Ces travaux contribuent à la base de données mondiale de l’OIT sur les statistiques internationales des migrations de main-d’œuvre (ILMS).

La Conférence internationale des statisticiens du travail (CIST) a récemment adopté les «Directives concernant les statistiques des migrations internationales de main d’oeuvre» de 2018 pour aider les pays à développer leur système statistique national en collectant des statistiques comparables sur les migrations internationales du travail afin de fournir une base d'informations améliorée. Selon les directives «Un tel système devrait être conçu pour mieux comprendre le processus de migration; évaluer les caractéristiques sociodémographiques et les conditions de travail et le traitement équitable des différents groupes de travailleurs migrants internationaux; et étudier le statut relatif des groupes défavorisés de travailleurs migrants internationaux qui présentent un intérêt politique particulier. Les directives de la CIST incluent des concepts et des définitions, des indicateurs de base, des informations sur les sources de données et des problèmes de mesure.

Les efforts de l’OIT visant à améliorer la collecte et la production de statistiques sur les migrations de main-d’œuvre aux niveaux national, régional et mondial ont également abouti à la production des Estimations mondiales de l ?OIT concernant les travailleuses et les travailleurs migrants de 2015 et 2018.

Dans le cadre du JLMP, le BIT apporte son soutien à l'Union africaine pour la production de la deuxième édition du Rapport sur les statistiques des migrations de main-d'œuvre en Afrique. Le BIT a également mis au point un module / questionnaire sur les migrations de main-d'œuvre pouvant être inséré dans les enquêtes sur les forces de travail et les ménages afin de recueillir des données sur les migrations de main-d'œuvre.

En outre, le BIT possède une vaste expérience dans l’appui technique aux gouvernements pour la mise au point de Systèmes d’information sur le marché du travail (SIMT). En Afrique, l'OIT a mené plusieurs études de diagnostic sur le renforcement des systèmes d'information aux niveaux national, sous régional et continental de 2013 à 2018. L'objectif principal des exercices nationaux était de déterminer les principaux obstacles auxquels se heurtent les pays pour mettre en œuvre une stratégie globale de SIMT. Les contraintes critiques sont celles dont la suppression pourrait permettre d'améliorer le fonctionnement des marchés du travail et d'assurer la durabilité du système lui-même. Des études ont été menées avec succès au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, en Mauritanie, au Sénégal et au Togo. À la suite de ces études, des plans d’action nationaux ont été élaborés pour mettre en œuvre les SIMT.

L'OIT a également organisé des ateliers de renforcement des capacités sur les statistiques et l'analyse du marché du travail, ainsi que des sessions spéciales sur les systèmes d'information et des statistiques de migration de main d’œuvre. Ce travail inclu notamment la Réunion régionale africaine des statisticiens du travail qui s'est tenue en 2017 à Dar Es Salaam, en Tanzanie. Quarante représentants de 34 pays, dont des représentants de la Banque africaine de développement, du COMESA, de la SADC et de la CEA, étaient présents.

En outre, le BIT a apporté un appui technique aux documents suivants relatifs au SIMT:
  • «Une feuille de route pour le développement de systèmes d'information sur le marché du travail en Afrique», août 2016, en collaboration avec l'UA;
  • «Étude sur les systèmes d'information sur le marché du travail et les migrations dans la région de la CEDEAO et en Mauritanie», 2016, dans le cadre du projet «Appui à la libre circulation des personnes et des migrations en Afrique de l'Ouest (FMM West Africa)».
  • «Lignes directrices pour la production d'indicateurs du marché du travail à partir de sources de données existantes en Afrique», à publier par l'UA en 2019.